Dans la recherche de la vérité ou la gestion des conflits intercommunautaires, ne retenir que les témoignages d’une seule partie conduit à des conclusions biaisées. Adrien Sindayigaya, journaliste formateur sur le journalisme de paix, appelle les acteurs à la neutralité.
Se contenter des témoignages d’une seule partie est une entrave au processus de gestion des conflits ou à la recherche de la vérité sur les crimes du passé. « Ecouter la version d’une seule partie, qui ne fait que blâmer, lancer des injures, vilipender et diaboliser l’autre qui n’a pas eu la chance de s’exprimer, risque d’amener à prendre des décisions biaisées, tendancieuses, qui ne font qu’exacerber le conflit au lieu de le résoudre », indique Adrien Sindayigaya, journaliste formateur sur le journalisme de paix.
Pour lui, l’amplification des conflits et les violences de masse est une conséquence ultime de cette situation. La partie indexée peut répliquer aussi par la violence, ce qui provoque des cycles de vengeance.
Adrien Sindayigaya constate que le fait de juger sur les premières impressions exprimées par une seule partie est motivé par la manipulation et la recherche d’intérêts égoïstes. Dans ces conditions, celui qui devrait les écouter perd sa neutralité. « En principe, le facilitateur ou médiateur n’a pas un intérêt quelconque dans le conflit. Son but ultime est de le résoudre de façon pacifique à la satisfaction de tous ».
Ce journaliste formateur en journalisme de paix rappelle qu’un médiateur ou facilitateur doit avoir une capacité d’écoute attentive. L’inclusivité dans le choix des gens à témoigner crée un espace de dialogue qui permet aux gens de différentes appartenances de s’exprimer. « Une occasion de dégager les frustrations et de purifier les esprits ».
Pour lui, il importe d’écouter tous les témoignages pour confronter les différentes versions des faits et comprendre les sources des frustrations de chacune des parties. Ainsi, ces dernières pourront envisager des solutions.