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La vasectomie ou la stérilisation masculine, de plus en plus pratiquée au Burundi

05/05/2013 Commentaires fermés sur La vasectomie ou la stérilisation masculine, de plus en plus pratiquée au Burundi

Connue depuis l’antiquité et pratiquée actuellement à une échelle croissante au Burundi, la vasectomie est un moyen de contraception masculin irréversible. Elle consiste à ligaturer les canaux déférents des testicules qui transportent les spermatozoïdes et à les couper.

<img5758|right>Cette opération va empêcher la rencontre des spermatozoïdes et des ovules lors des rapports sexuels. Les spermatozoïdes produits après l’opération seront détruits par des cellules macrophages et évacués par les canaux lymphatiques du corps.
Cette opération qui dure entre 10 à 15 minutes ne modifie en rien l’érection et l’éjaculation puisque les spermatozoïdes ne représentent que 3% du volume du sperme. La personne vasectomisée continuera donc à éjaculer mais sans spermatozoïdes. Cela va alors entraîner une stérilité définitive chez l’homme.
Mais cette stérilité n’est complète qu’après trois mois parce qu’on trouve parfois des spermatozoïdes ayant déjà dépassé le niveau de la ligature au moment de l’opération. Etant donné que la durée de vie maximale des spermatozoïdes est de 90 jours, il est conseillé pour l’homme ou pour la femme, d’utiliser un moyen contraceptif supplémentaire pendant les 3 premiers mois. Cette precaution est prise pour attendre que la stérilité définitive soit confirmée par un spermogramme relevant l’absence de spermatozoïdes.

Au Burundi, une nouvelle technique de vasectomie sans bistouri a été officiellement lancée en novembre 2011 par l’ABUBEF, Association burundaise pour le bien-être familial, en collaboration avec le Programme national pour la santé reproductive, PNSR, comme méthode de planification familiale. Elle est pratiquée dans 7 centres de l’ABUBEF à travers le pays : Bujumbura (Jabe et Buyenzi), Nyanza-Lac, Rumonge, Kibimba, Muyinga, Ngozi et Gitega.

Le docteur Jean-Pierre Ndayirukiye de l’ABUBEF indique que les demandes de cette méthode vont en augmentant et varient selon les régions. Les chiffres les plus élevés se situent dans le nord du pays où la sensibilisation a été plus forte. A Ngozi par exemple, 52 hommes se sont déjà fait vasectomiser depuis le début de l’année. Au niveau national, 177 personnes ont déjà été vasectomisées et ces chiffres augmentent chaque jour, toujours selon le docteur Jean-Pierre Ndayirukiye.

Thomas Muhanuzi est un père de 5 enfants qui a choisi ce moyen comme méthode contraceptif : «  J’ai eu connaissance de cette méthode par une formation dispensée par l’ABUBEF au mois de novembre 2011. » Vu que le couple avait déjà 5 enfants, lui et sa femme ont décidé d’arrêter définitivement de procréer afin de mieux les élever. « J’ai donc pris la décision de me faire vasectomiser pour relayer ma femme qui prenait déjà divers contraceptifs », indique-t-il. Une semaine après l’opération, Thomas Muhanuzi a pu avoir des rapports sexuels tout en utilisant des préservatifs, durant les 3 premiers mois, et en prenant des antidouleurs : « J’avais quelques douleurs au niveau des reins, mais elles se sont estompées au bout de quelques semaines. Je suis revenu, trois mois plus tard, pour vérifier si ma stérilité était effective et j’ai pu alors avoir des rapports sexuels sans préservatifs. » Il précise que cette opération n’a en rien altéré son plaisir ni celui de sa femme.

Précisons que cette méthode n’est conseillée que pour les hommes ayant plus de 30 ans et les couples ne voulant plus d’enfants. Elle ne protège en aucun cas contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA.

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