Le typhus, le choléra, les vers intestinaux,… sont principalement les maladies qui menacent les 700 élèves du lycée de Cibitoke. 640 d’entre eux vivent à l’internat. Avec de petits bidons, les élèves passent des heures à la recherche de l’eau qu’ils payent. La tuyauterie du lycée n’a tenu que pendant 4 ans, après sa construction en 1983.
<doc4613|left>Les élèves doivent trouver de l’eau ailleurs pour la lessive, pour se laver et pour boire. Ils doivent faire des kilomètres pour arriver à la source où le prix de 5 litres varie entre 20 Fbu et 100Fbu, selon la volonté du propriétaire du robinet.
« Ce qui vient alourdir les dépenses puisque ces élèves doivent aussi payer le minerval à raison de 10.000Fbu ou plus par trimestre », mentionne Edmond Uwobikundiye, directeur du lycée Cibitoke.
K.I, une élève du cycle inférieur indique que cette situation est très gênante. Elle signale qu’il y a des moments où on trouve une foule de gens autour des quelques robinets publics du centre de Cibitoke. « On y passe plus de deux heures avant d’être servi. Ce qui porte un coup dur sur le temps des études », déplore-t-elle.
Une autre élève du cycle supérieur déclare que cette situation est doublement dangereuse pour les filles dont la propreté doit être régulière. « Passer une journée sans se laver, c’est favoriser la puanteur. De plus, nous devons scrupuleusement veiller à notre hygiène intime tous les jours», explique-t-elle.
La camionnette du lycée, poursuit-elle, assure l’approvisionnement en eau trois jours par semaine, pour la cuisine. Cette eau est puisée dans le lac Dogodogo se trouvant à 8km du lycée vers, Rugombo ou en commune Mugina.
Ce n’est pas seulement au lycée
Pour Edmond Uwobikundiye, directeur de cet établissement, le manque d’eau n’est pas seulement une triste réalité au lycée Cibitoke. Il indique que presque tout le centre de Cibitoke, voire celui de Rugombo, manque singulièrement d’eau. Les conséquences sont énormes.
Selon lui, le véhicule de l’école doit faire plusieurs tours pour chercher l’eau en Commune Mugina. Ce qui alourdit, déplore-t-il, les dépenses suite à l’achat du carburant utilisé. Cette situation,explique-t-il, a des impacts négatifs sur le bon déroulement des cours et sur la réussite des élèves.
Il signale que le lycée avait une pompe. Mais elle ne fonctionne plus depuis des années.
Du côté de la direction provinciale de la santé, Jean De Lacroix Butoyi, indique que la question de l’eau dans la province de Cibitoke est à étudier dans l’ensemble. Il précise que par ce manque d’eau, la commune de Rugombo est périodiquement touchée par le choléra et la dysenterie bacillaire.
Néanmoins, il se réjouit qu’à l’intérieur du lycée, cette situation n’est pas encore arrivé tout. Cependant, il reconnaît que le problème doit être résolu rapidement. Il souligne que cette question est en train d’être étudiée au niveau provincial.
La direction espère qu’avec le début de l’année scolaire 2012-2013, le lycée Cibitoke sera alimenté en eau potable. En effet, des tuyaux sont en train d’être installés pour y acheminer l’eau. Cela, précise le directeur, est la concrétisation de la promesse du président de la République lors de sa récente visite dans cette province.