La traite des enfants se pratique encore. Pourtant, depuis six ans, une loi pour réprimer cette pratique existe. La CNIDH veut la mise en place d’une commission spéciale de suivi de la mise en application de cette loi
« Que la commission spéciale soit mise en place », demande le chargé des droits l’enfance au sein de la CNIDH, à l’Etat burundais, pour un suivi permanent des cas de traite des personnes en général et sur mineur, en particulier.
Selon Me Jacques Nshimirimana, la commission existante comprend uniquement les cadres du gouvernement. Néanmoins, dans son article 7, la loi burundaise sur la prévention et la répression de la traite des personnes, « la commission de concertation prévue doit être mixte », plaide Me Nshimirimana.
Au lendemain de la 30e célébration de la ratification de la convention internationale relative aux droits de l’enfance par le Burundi, le phénomène de la traite des enfances subsiste. « 93 jeunes garçons et une fille », tels sont les chiffres actuels enregistrés comme cas de trafic humain sur mineur, au cours de l’an 2020.
Malgré ces chiffres, par rapport aux trois dernières années, Me Jacques Nshimirimana estime que c’est une avancée. Il explique que ces pratiques condamnables sont nombreuses dans les provinces de Rutana, Makamba, Ruyigi et Cankuzo. « Ces enfants sont acheminés en Tanzanie pour être exploités dans les champs, pour les jeunes garçons, les jeunes filles se retrouvent dans des maisons closes », explique Me Nshimirimana.
D’après la loi, la peine correspondante à une infraction de « traite sur un enfant s’inscrit dans la catégorie de circonstances aggravantes », précise Me Nshimirimana. En effet, l’article 19 est clair : l’auteur de l’infraction est puni de 15 à 20 ans de servitude pénale et une amende de 500 000 à 10 millions de francs burundais. Si l’infraction de traite d’un mineur, son auteur est puni d’une servitude pénale à perpétuité et d’une amende entre 750 000FBU à 20 millions de francs burundais.
La convention internationale relative aux droits de l’enfance a été adoptée le 20 novembre 1989 par l’assemblée générale des Nations Unies et a été ratifiée par le Burundi, en 1990. Elle comprend les droits à la protection contre l’exploitation au travail et le droit à la protection contre l’exploitation sexuelle sur mineur(e), respectivement dans les articles 32 et 34.