Lundi 25 novembre 2024

Editorial

La tolérance politique est possible

27/06/2019 Commentaires fermés sur La tolérance politique est possible

« C’est un bon exemple pour les militants des partis qui pensent que les adversaires politiques sont des ennemis jurés. Si  tout le monde  pouvait constater que nos chefs peuvent s’asseoir ensemble, il n’y aurait plus de tensions sur nos collines. » Ce sont les propos enthousiastes d’une femme voyant les représentants des partis Cndd-Fdd, Sahwanya Frodebu, Frodebu Nyakuri, Uprona,  assis dans une même tribune, lors de l’ouverture de la permanence provinciale du parti CNL à Gitega, le week-end passé.

Selon le correspondant d’Iwacu à Gitega,  à la fin des cérémonies, chacun est rentré chez lui sans être inquiété. « Même dans les  bistrots locaux ceux qui portaient encore les T-hirts de ce parti ne cherchaient pas à les cacher jusque tard  dans la nuit. »

Une situation qui tranche carrément avec les  situations précédentes où l’intolérance politique, surtout au sein de la jeunesse  a tourné au vinaigre. Iwacu a rapporté des cas d’intimidations, de fouilles-perquisitions, d’arrestations faites par certains jeunes du parti au pouvoir envers ceux de l’opposition. Des jeunes se sont affrontés, parfois avec violence. Rappelez-vous, une maison, qui  devrait abriter la permanence du parti Congrès national pour la liberté en commune Nyabiraba,  a été incendiée. Ce qui a provoqué un tollé dans l’opinion.

Ce qui s’est passé à Gitega est encourageant. C’est un signal fort qui atteste que la tolérance entre différentes formations politiques est possible. C’est  finalement une question de bonne volonté.  Ces chefs politiques qui se joignent au CNL lors de ces cérémonies forcent respect et admiration de tous ceux qui aspirent à des élections dans la sérénité.  La tolérance n’est pas une faiblesse. Encore moins une naïveté. C’est un signe de grandeur d’esprit, de maturité politique. Mon souhait est que cet état d’esprit perdure.

Certes, je ne suis pas naïf, l’édification d’une culture de tolérance est un travail de longue haleine. Mais la paix n’a pas de prix. Les responsables politiques ont le devoir d’établir, au sein de leurs partis, des codes de conduite prônant la tolérance, et s’y tenir, en particulier, en période électorale. Ainsi se réaffirmera l’inclusion politique, finalité de la démocratie.

 

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