La recette de la synergie des médias burundais a été expérimentée et fort appréciée lors des récentes élections législatives au Rwanda voisin, à en croire le « maître d’hôtel », Jacques Bukuru, rédacteur en chef de la radio nationale du Burundi, qui est allé partager son expérience avec ses confrères rwandais. Il témoignait à ce sujet dans l’émission passée de « Club de la presse » …
Au niveau local, l’expérience remonte aux premières élections générales post-conflit de 2005 lorsque des radios aux lignes éditoriales différentes se sont mises ensemble pour couvrir en direct et en temps réel les scrutins, ce qui n’a pas arrangé les fraudeurs éventuels.
Le résultat a été salué par tous les protagonistes électoraux et depuis, la synergie intervient lorsqu’il y a péril en la demeure.
Au Rwanda, le succès de la synergie de six radios a été également au rendez-vous, d’après toujours Jacques Bukuru, qui a fait état de félicitation d’un peu partout dans les milieux politiques et médiatiques à Kigali.
La magie de la synergie des médias est, selon encore ses dires, la mise en commun des moyens matériels et humains au niveau des différentes radios ou encore la solidarité éditoriale. A ceux qui trouvent que le pluralisme de l’information en pâtit, M.Bukuru répond qu’il vaut mieux sacrifier ponctuellement ce pluralisme pour brancher tout le monde.
Mieux encore, d’après, Alexandre Niyungeko, l’actuel président de l’Union burundaise des journalistes(UBJ), « partout où nous allons et qu’on partage l’expérience de la synergie des médias, on apprécie. »
« Il faut voir encore plus grand et penser à une synergie régionale, car elle est possible même si elle est logistiquement difficile. Les ressources humaines sont là et il faut préparer ce cadre qui est aussi un cadre de communion des confrères de la sous-région », a-t-il renchéri.
Dans son témoignage, Gabriel Nikundana, le directeur du centre de formation des médias(CFM), est revenu sur la genèse de la synergie des médias qui était une première en 2005. Les principaux défis étaient les moyens et l’organisation. Et de rappeler : « Des journalistes de divers horizons étaient ensembles pour la première fois et l’autre difficulté est que nous ne nous connaissions pas tous, mais les choses se sont bien passées ».