La société emploie plusieurs femmes comme conductrices des voitures et camions poids-lourds sur la RN15. Et outre, le bitumage de cette route qui relie Gitega et Ngozi, cette société organise des sessions de sensibilisations auprès des écoles sur la sécurité routière.
Depuis le début de la construction et le bitumage de la RN15, la Sogea Satom encourage des femmes à postuler pour le poste de chauffeur pour conduire des voitures mais aussi des camions sur ses différents chantiers. Pour cela, la société propose même des sessions de formations aux intéressées, surtout pour les conductrices poids-lourds.
Sur sa base, située dans la commune Ruhororo en province Ngozi, trois femmes travaillent actuellement comme conductrices et se disent satisfaites du pas franchi dans leur métier. C’est le cas de Frédiane Nizigiyimana qui conduit une ambulance à Sogea Satom depuis le début du bitumage de la RN15. Selon elle, les débuts n’ont pas été faciles, elle a du s’imposer : « Il n’y pas eu de traitement de faveur parce que je suis une femme. J’ai foncé et j’ai passé avec brio le test sur la route Ngozi-Vyerwa avant d’être embauchée. » Elle demande aux autres femmes de faire de même et de ne pas être complexée.
« Je me sens bien et puissante au volant de mon camion »
Même son de cloche chez Allegria Kaneza. D’après elle, aux premiers abords, ce n’est pas évident d’être conductrice dans un monde « exclusivement » masculin car il y a toujours de mauvaises langues pour te dénigrer. Mais, elle affirme que lorsque le courage y est, l’on arrive toujours à ses fins : « Les femmes ont les mêmes compétences que les hommes et peuvent réussir partout autant que leurs frères. »
La compétence et le courage sur la RN15 s’observent chez Blandine Kwizera. Cette dame aux dreadlocks conduit un camion d’une capacité de plus de 30 tonnes. Elle a aussi commencé avec le bitumage de cette route. Au début elle conduisait une voiture : « Une opportunité de se former pour les camions s’est offerte et j’ai saisi ma chance. » Elle affirme être contente de son métier. N’est-ce pas fatiguant un camion quant on est une femme ? Oui, certes car elle transporte plus de 30 tonnes et doit faire les mêmes tours que les hommes chaque jour, sans oublier enlever, seule, la boue qui s’incruste dans les pneus sur le long du chantier. Mais pour rien au monde, elle ne laisserait tomber son métier car elle dit se sentir bien et puissante au volant de son camion.
Outre le bitumage, la Sogea-Satom sensibilise les écoliers sur un périmètre d’1 kilomètre de la route par rapport à la sécurité routière. La promesse avait été faite lors du lancement du bitumage de la RN15 par la direction de l’entreprise en juillet 2013 en présence du chef de l’Etat. La population environnante devait être éduquée à gérer les changements induits par la route en recevant des notions élémentaires du Code de la route, de la protection de l’environnement et de la lutte contre le VIH Sida.
Aucun accident grâce à ces séances
Chose promise, chose due. Huit mois après, des écoliers ont appris à gérer ces changements. Il s’agit entres autres des attitudes à adopter pour traverser la route, à lire et interpréter différents panneaux de signalisation, etc. Sur la colline Buniha, de la commune Ruhororo à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la province Ngozi, une séance de sensibilisation sur la sécurité routière bat son plein en cette matinée du mois de février.
Des élèves de l’école primaire (EP) Buniha, de la 1ère à la 6ème année, ont bradé le froid et une pluie fine qui s’abat sur les lieux pour écoutent attentivement Tribert Uwayo, coordinateur HSE (hygiène, sécurité, environnement) à la Sogea-Satom. Celui-ci leur pose des questions sur les notions déjà apprises. Il s’agit de la manière appropriée pour traverser la route en toute sécurité, tenir les bras des plus jeunes, le comportement à adopter lorsque l’on entend, par surprise, la sonnerie d’un véhicule etc.
Et cette méthode marche. La plupart des élèves répondent instinctivement aux questions. Certes, il y a un prix (ballons, stylos, etc) au bout pour ceux qui auront donné les bonnes réponses à la fin de la séance, mais cela témoigne de l’intérêt que revêtent ces séances. Ce que confirme Marie-Corneille Nduwarugira, directeur de l’EP Buniha.
Selon lui, depuis le début de ces séances, aucun cas d’accident ne s’est observé sur la route : « Non seulement, ces séances permettent aux élèves d’apprendre les notions de base pour se protéger mais une fois, chez eux, ils relaient le message pour en faire profiter aux parents. » Et de conclure que ces séances devraient continuer.