Dans une conférence de presse animée ce mercredi 3 novembre 2011 à l’Hôtel Water Front (Ex Novotel), les associations OLUCOME, OAG, ABUCO, FORSC, Ligue burundaise des Droits de l’Homme Iteka, et les confédérations syndicales COSYBU et CSB ont entamé une campagne contre la vie chère. Selon ces associations, la vie devient intenable avec la montée galopante des prix des produits de première nécessite. <doc1862|left>Selon Eulalie Nibizi de la COSYBU (Confédération des syndicats du Burundi), cette campagne consistera à contraindre le gouvernement à instaurer un cadre de dialogue social autour de la problématique de la vie devenue chère. Elle a indiqué que l’absence de mesures susceptibles d’accroître la production constitue la cause principale de cette détérioration des conditions de vie. Les ressources publiques étant très limitées, le gouvernement recourt à l’augmentation des taxes et des impôts à plus de 45% du prix réel du produit qui, dit-elle, malheureusement touche le bas peuple et les petits fonctionnaires. « La hausse du prix des passeports biométriques de 50.000Fbu à 235.000Fbu (augmentation de 350%), la hausse des prix de l’eau à plus de 201% et d’électricité à plus de 124% chez les ménages n’ont fait qu’aggraver une situation déjà alarmante », a-t-elle ajouté. Elle a signalé par exemple que la hausse du prix du carburant entraîne automatiquement celle du prix des autres produits. Un fossé entre les dignitaires et les pauvres contribuables Selon Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME (Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations économiques), une poignée des dignitaires reçoivent des salaires oscillant autour de 700.000Fbu et 4.000.000Fbu et s’enrichissent démesurément tandis qu’une majorité de contribuables pauvres (agriculteurs, travailleurs et simples fonctionnaires) est vouée à une paupérisation progressive sans merci. Il est révolté par le fait que la plupart de ces dignitaires ne payent pas d’impôt professionnel sur le revenu (IPR) alors que la loi fiscale stipule que « tout citoyen burundais doit nécessairement payer l’IPR sans aucune exception. » Pire encore, à la fin du mandat, ces cadres s’octroient des indemnités de fin de mandat (salaires de quatre mois pour les ministres et les députés) et la modeste contribution dont s’acquittent les démunis est détournée par certains de ces mêmes dignitaires, déplore-t-il. « Par des actions concrètes cette fois-ci, on va amener tous les dignitaires à payer l’IPR et le gouvernement à prêter beaucoup plus d’attention sur la détérioration du niveau de vie », a-t-il averti.