Ce 30 juin une conférence de presse a été organisée par le consortium Care International, ActionAid, et Réseau des organisations des Jeunes en Action (REJA) qui mettent en œuvre le projet DukurireHamwe financé par l’Union européenne. Selon les responsables du projet, ce dernier va bon train.
Elles sont plus de 120 organisations qui bénéficient du projet DukurireHamwe. Elles sont regroupées dans six espaces sectoriels primordiaux du développement au Burundi à savoir l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, la santé, la protection sociale et la lutte contre les violences basées sur le genre, l’environnement et le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire et enfin l’éducation.
« Les organisations de la société civile ont été regroupées dans 6 secteurs pour qu’ils essaient d’identifier les défis auxquels fait face la communauté burundaise et qui peuvent être relevés par la mise en place des politiques soit qui sont déjà en place, mais qui ne sont pas appliquées soit des politiques publiques qui nécessitent d’être redéfinies. Une fois ces défis relevés, cela pourrait soulager la vie des communautés », a expliqué le chef du projet DukurirreHamwe, Jean Nimubona
Le projet Dukurirehamwe vise le renforcement des organisations de la société civile afin d’accroître leur contribution au processus de développement socio-économique du Burundi.
« Pour atteindre son objectif, le projet a orienté ses actions autour du renforcement des capacités de la société civile et de l’amélioration de la collaboration entre les organisations de la société civile et les autorités publiques. Ces organisations essayent d’identifier les défis auxquels fait face la population burundaise », a fait savoir Jean Nimubona.
Il ajoute aussi le renforcement des capacités de ces organisations avec des formations sur le cadre légal des Associations sans but lucratif au Burundi, la gestion des subventions, la vie associative, la communication organisationnelle, le plaidoyer, la co-création et l’innovation, ainsi que l’appui technique et financier dans la définition, la mise en œuvre et le suivi des plans de plaidoyers issus des 6 espaces sectoriels.
Ce 30 juin, lors de la conférence de presse, les responsables des groupes sectoriels ont présenté l’avancement de leurs projets.
La société civile constitue l’œil de la population et du gouvernement
« Vous savez qu’à priori, le développement d’un pays relève de la compétence des autorités étatiques, mais ces dernières ne peuvent pas arriver partout ou tout voir. Les organisations de la société civile interviennent. Car ce sont elles qui travaillent pour la population. Elles contribuent à l’amélioration de condition de vie de la population », a indiqué le spécialiste de la société civile, docteur Guillaume Ndayikengurutse.
Ces organisations jouent le rôle de détecter le problème qu’une autorité ne peut pas détecter, poursuit-il « Mais leur rôle ne se limite pas seulement à sensibiliser la population, mais elles ont le devoir de participer à la mise en œuvre des politiques du gouvernement en mettant en application leur plan d’action », a-t-il souligné.
« Il y a des défis auxquels elles font face »
Le spécialiste dans le domaine de la société civile affirme que les organisations qui œuvrent dans ce domaine souffrent d’une certaine recomposition : « Nous avons du mal à nous détacher du passé, car comme vous le savez, le Burundi a connu un passé douloureux et parfois certaines organisations de la société civile souffrent d’une certaine recomposition de ces allégeances qui ont handicapé le développement de notre pays ».
Il ajoute aussi l’instrumentalisation des organisations de la société civile figurant dans la liste des barrières qui freinent le développement : « Elles peuvent être utilisées par les acteurs politiques alors qu’elles ne devraient pas participer dans les conquêtes des pouvoirs. Et elles deviennent vulnérables »
Un autre défi que docteur Ndayikengurutse soulève concerne la question de la mauvaise gouvernance interne au sein de ces organisations. Selon lui, les organisations de la société civile existent pour promouvoir la bonne gouvernance sur le plan économique et politique : « Mais on trouve dans différentes organisations des dysfonctionnements dus à la mauvaise gestion de la bonne gouvernance », a-t-il conclu.
C’est dans cette optique qu’une table ronde des acteurs de l’espace civique burundais est prévue du 07 au 08 juillet 2022 en mairie de Bujumbura afin de permettre aux organisations de la société civile, les ministères techniques et différents partenaires de développement, de discuter des stratégies de développement sur base des thèmes issus des plans de plaidoyer des espaces sectoriels.