Il n’y est pas allé par quatre chemins. Le Secrétaire général du gouvernement Philippe Nzobonariba qualifie, avec des termes à peine voilés, la société civile et les médias d’auxiliaires de l’opposition. C’était ce mardi 21 novembre lors de la présentation du rapport du gouvernement burundais sur la sécurité avant les élections, pendant et après ce processus électoral.
<doc2081|left>Selon le Secrétaire général du gouvernement, le processus électoral s’est passé dans un climat apaisé même s’il faut signaler quelques ’’actes d’insécurité à mobile varié à travers le pays’’. « Les victimes sont de toutes tendances politique, ethnique et confessionnelle », souligne-t-il tout en nuançant : « Il y a eu une sorte de ’’fièvre préélectorale’’ et il a été noté des affrontements isolés entre jeunes militants du FNL et du CNDD-FDD ».
Pour le Secrétaire général du gouvernement, quelques incidents isolés sont à signaler au cours de la période électorale: « Les élections communales se sont déroulées dans un environnement sécuritaire favorable. Les résultats n’ont pas été bien accueillis par l’opposition en compétition arguant des fraudes massives. Elle s’est constituée en une coalition baptisée ADC-Ikibiri ». Selon M. Philippe Nzobonariba, au regard de la loi et de la Constitution on ne devrait plus parler de cette coalition après les élections.
Ce rapport du gouvernement est clair : « Il y a eu des tentatives et menaces pour bloquer le reste du processus électoral boycotté par cette coalition mais tous les scrutins se sont bien déroulés ». Selon ce même rapport, le gouvernement n’a cessé d’appeler tous les partis politiques au dialogue à travers le Forum permanent des partis politiques. « Le gouvernement ne cesse d’appeler les leaders politiques qui se sont retirés du processus électoral de rentrer pour apporter leur contribution à l’édification de la nation burundaise », peut-on lire dans ce rapport. « Il y a toujours refus de la part de cette opposition et de la société civile relayée par certains médias qui semblent soutenir cette démarche », fait remarquer M. Philippe Nzobonariba.
Sur la sécurité, le gouvernement du Burundi déplore à travers ce rapport, ce qu’il appelle ’’entrave et pression exercées sur la justice par l’action des auxiliaires de la coalition ADC-Ikibiri’’.
« La société civile devrait justifier ses fonds sur terrain »
Le gouvernement se dit déterminé à faire de la sécurité une des principales priorités, il réaffirme son engagement ’’à endiguer la criminalité en appliquant la loi dans toute sa rigueur à l’endroit de quiconque se permettra de porter atteinte aux acquis sécuritaires et ce sans tenir compte d’aucune considération ou prétexte que ce soit d’ordre politique, ethnique, confessionnel ou autres’’.
Dans ce rapport, le gouvernement appelle les médias à faire preuve de professionnalisme et de garder à cœur que l’intérêt national prime sur l’intérêt partisan. Les organismes internationaux sont appelés à s’assurer que ’’les financements accordées dans le cadre du renforcement de la société civile et les médias, ne sont pas détournés au profit des ambitions contraires à la cause de la paix de la démocratie et des droits de l’homme à laquelle ces fonds étaient initialement destinés’’.
« L’OAG n’a qu’un seul œil… mais efficace »
Le gouvernement appelle les organisations de la société civile à plus de responsabilité. Le Secrétaire général du gouvernement n’a pas été tendre avec l’Observatoire de l’action gouvernementale (OAG) qu’il qualifie de ‘’borgne’’. Mais il y a contradiction; il reconnaît que les rapports de l’OAG sur la gouvernance sont bien faits et pertinents.
Dans ce rapport sur la sécurité, le gouvernement adresse des ’’condoléances les plus attristées à toutes les victimes des tueries observées ici et là’’ et promet de tout faire pour que les auteurs soit punis.