Lundi 23 décembre 2024

Politique

« La situation demeure extrêmement inquiétante »

26/09/2016 8

Carina Tertsakian, responsable du programme Burundi à Human Rights Watch, salue le rapport des experts des Nations unies et estime que son organisation a documenté les mêmes violations depuis le debut de la crise en 2015.

 

Carina Tertsakian
Carina Tertsakian

Quel regard portez-vous sur ce rapport ?

Ce rapport est un document important qui souligne et rappelle la gravité de la situation des droits humains au Burundi. Le Burundi n’est peut-être plus à la une des médias internationaux, mais la crise persiste. Comme le décrit ce rapport, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions, les tortures, les arrestations arbitraires et d’autres violations graves continuent au Burundi. Plusieurs conclusions de ce rapport confirment nos propres conclusions, car HRW a documenté les mêmes violations depuis le debut de la crise en 2015. Le rapport contient également des recommandations importantes, que nous soutenons, notamment la création d’une commission d’enquête internationale.

Le chargé de la communication à la présidence parle déjà d’un rapport biaisé, fondé sur des ragots. Quel commentaire faites-vous ?

Cette réaction est malheureusement typique de l’attitude des autorités burundaises qui nient catégoriquement que des violations graves persistent, et qui cherchent à discréditer les organisations qui documentent et dénoncent ces violations, que ce soit les Nations unies, les organisations des droits humains internationales, ou les activistes burundais. L’équipe de l’ONU a mené 227 entretiens au Burundi et dans les pays voisins. Je ne pense pas qu’il s’agisse de ragots, d’autant plus que de nombreuses informations dans le rapport confirment ce que HRW et plusieurs organisations burundaises avaient déjà documenté.

Les experts demandent entre autres que le Burundi soit retiré du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Est-ce raisonnable ?

En tant que membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, le Burundi est tenu de respecter certaines normes en termes des droits humains et de coopérer avec les agences et procédures onusiennes. Mais la réalité est toute autre : les violations graves et systématiques continuent au Burundi, et le gouvernement burundais a refusé de coopérer avec certains mécanismes onusiens, notamment en s’absentant de la 2ème partie de l’examen spécial du Comité contre la torture en juillet. Il n’est donc pas étonnant que certains questionnent sa place au sein du Conseil des droits de l’Homme.

Ce rapport peut-il pousser la communauté internationale à plus d’implication dans la recherche d’une solution à la crise burundaise ?

Oui, absolument. Ce rapport est un élément important qui, tout d’abord, rappelle à la communauté internationale que la situation au Burundi demeure extrêmement inquiétante. Mais nous attendons plus que cela : ce rapport devrait les motiver à aller plus loin pour que les auteurs de ces violations soient traduits en justice. C’est pourquoi nous soutenons la recommandation de créer une commission d’enquête internationale. Ce serait un premier pas important, qui approfondirait le travail de l’équipe qui vient de présenter son rapport et chercherait à établir les responsabilités individuelles pour ces crimes. La priorité, c’est de mettre fin à l’impunité au Burundi.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Umurundi

    @Rugamba Rutanganzwa

    L’histoire de Hutu et Tutsi pour les nuls. Pour que tu puisse comprendre d’où vient cet arnaque, bonne lecture!

    Un peuple qui ne connaît pas son histoire est voué à disparaître.

    http://www.souffle-et-chemins.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=47&Itemid=2

    http://www.souffle-et-chemins.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=34&Itemid=2

     » Le recensement ethnique des Allemands au Ruanda-Urundi en 1889

    L’organisation sociale dans le Burundi et le Rwanda traditionnels était une organisation clanique. Il existait à l’époque à travers le Burundi environ 200 clans (en tout cas plus de 100).

    Les gens disaient : « On va rendre visite aux voisins Bega, Banyakarama, Bajiji, Bahanza, Benengwe, Bahima, Banyagisaka, Batimbo, Batondo, Bakozano …», etc….etc….

    Ces clans existent encore aujourd’hui mais le facteur ethnique a pris le dessus sur le facteur clanique : on pense en termes d’ethnies.

    Les Allemands ont mis fin au modèle d’organisation clanique en procédant à un recensement ethnique et selon un critère économique : quiconque possédait 10 vaches ou plus était tutsi et quiconque possédait moins de 10 vaches était hutu. Ce qui fait qu’à partir de ce recensement, les allemands ont classé les Barundi en 3 ethnies et dans les proportions suivantes :

    85% de Hutus

    14% de Tutsi

    1% de Twas (ethnie minoritaire composée de personnes ne voulant pas s’intégrer, repliées sur elles mêmes et exerçant le métier « méprisable » de potier, d’après les colons Allemands).

    Cette ethnisation s’est maintenue et même exacerbée au cours des temps surtout avec l’institutionnalisation, par l’autorité coloniale Belge en 1934, du port obligatoire de la carte d’identité nationale.

    Mais même avec la suppression du port obligatoire de la carte d’identité ethnique, décidée après le départ des Belges, les Burundais restent plus que jamais divisés en 3 ethnies et collés aux résultats du premier et dernier recensement ethnique de 1889, soit 120 ans après. Ils sont restés 85% Hutus, 14% Tutsi et 1% Twa. On comprendra alors où se trouve la principale origine de la guerre ethnique que se mènent actuellement les frères Burundais. »

  2. Bados

    Aho sha babwire izo ntumva z’abaDD bishinga kwihereza amabarabara gusa

    • CESAR

      Carina Tertsakian, responsable du programme Burundi à Human Rights Watch, salue le rapport des experts des Nations unies et estime que son organisation a documenté les mêmes violations depuis le debut de la crise en 2015.

      Il ne s’agit d’un rapport au sens exact du terme mais d’un acte d’accusation contre le Burundi.
      En effet, les auteurs de ce prétendu rapport se sont livrés aux affirmations sans vérifiés préalablement vérifier leur véracité. De plus, nulle part est metionnée dans ce pseudo rapport la situation factuelle d’ensemble du Burundi.Enfin, alors qu’il n’est plus à démontrer que les auteurs des crimes et autres méfaits commis contre les Burundais de tous âges et conditions sont les escadrons de la mort formés et armés pares Kagame, avec l’appui de certains pays dont la Belgique, la France, Allemagne et autres. Alors que ces criminels ont été pris la main dans la sac et qu’ils ont été présentés au public Burundais et à la presse internationale,rien dans ce prétendu rapport sur sur les crimes abominables commis par ces escadrons de la mort.
      Les affimations des auteurs du « rapport en question qui n’en est pas un » outre qu’elles sont fantaistes sont diffamatoires. Ils sont au service de ceux qui veulent la tête du Président Nkurunziza. Il n’est pas à prouver qu’en matière de respect des droits de l’homme, il n’y a aucune comparaison entre le Président Burundais et Kagame. A côté de celui-ci, Nkurunziza est un nain. Kagame bat le raccord en matière de cruauté: des centaines de prisonniers politiques qui croupissent dans ses geôles, des milliers de disparus, existence de centre de tortures, des exécutions sommaires dont les cadavres des Rwandais du lac Rweru vus par le monde entier at qui onté été identifiés par les membres de leurs familles quivivent ici au Rwanda, existence d’une politique extra-institutionnelle qui opére pour le compte de Kagame et sur ordre de celui-ci. Si ces gens étaient sérieux, il aurait été judicieux pour eux d’aller enquêter au Rwanda sur l’état réel de droits de l’homme dans notre pays.

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