Le président français s’est fait gifler par un homme alors qu’il effectuait une visite sur terrain, pour aller à la rencontre de la population. Les réseaux sociaux s’échauffent, le geste est très commenté, certains n’hésitent pas à considérer l’agresseur, car il s’agit bien d’une agression, de « héros ». Comme Burundais, pour moi, ce geste ne passe pas. Quelle que soit l’aversion que l’on peut avoir envers le détenteur d’une autorité, le peuple a le droit de ne pas aimer ses dirigeants, souvent pour des raisons objectives, mais dans notre tradition, le respect est de rigueur. Je passe sur le fait qu’au Burundi, et même en Afrique en général, un tel geste aurait attiré un tir sans sommation des services de sécurité du chef de l’Etat. En France, nous avons vu les gardes du corps maîtriser l’individu, sans plus. Il ne sera pas battu ou torturé. Il aura droit à une flopée d’avocats qui expliqueront son geste. Parions même que l’homme pourrait devenir une star des plateaux télé… Une telle scène est impensable au Burundi et en Afrique. D’ailleurs, celui qui s’y exposerait risque gros : sa vie. Dans ce tintamarre, j’ai retenu les mots d’une députée française qui résument tout : un président a certainement droit à une gifle. Mais « une gifle électorale. »
Encore une image qui inspire le respect.
https://www.jeanmarcmorandini.com/article-382490-la-photo-du-couple-macron-pendant-la-fete-de-la-musique-a-l-elysee-devient-en-quelques-heures-le-sujet-le-plus-polemique-sur-les-reseaux-sociaux.html
Être respecté présuppose être respectable.
L’arcticle ci-après peut expliquer bien des choses.
https://www.leparisien.fr/politique/une-photo-de-macron-avec-un-jeune-qui-fait-un-doigt-d-honneur-agite-les-reseaux-sociaux-30-09-2018-7907433.php
Mheshimiwa Albert Chalamila, le nouveau gouverneur (mkuu wa mkoa) de la Région de Mwanza (au sud du lac Victoria en Tanzanie) vient d’être démis de ses fonctions pour avoir appelé les gens de sa région à venir nombreux pour rencontrer la présidente de la république Mama Samia Suluhu Hassan AVEC DES PANCARTES MEME CELLES QUI PORTENT DES INJURES.
Madame la présidente va lancer plusieurs grands projets d’infrastructure dans la région de Mwanza (dont le tronçon Isaka-Mwanza du Standard Gage Railway-SGR (= chemin de fer moderne).
« Tuweze kumupokea Mheshimiwa Rais kwa mabango mengi. Mabango ya aina yoyote,hata kama ataandikwa tusi, andika… »
https://www.dw.com/sw/mkuu-wa-mkoa-albert-chalamila-atenguliwa/av-57853991
De quoi se mêlent les burundais?Ayo ma commentaires yanyu muyagumane kuvyerekeye uburundi gusa.Je n’ai jamais vu autant de commentaires sur ce site!Quand il s’agit de sujets impactant la vie sociale des burundais muba murihe ko mutavuga?Ivyabanyaburaya mubibarekere ntibibaraba mwebwe.Kwisuka muvyo mutazi bibatesha umwanya mwagomba gushira kubintu bijanye nubuzima bwacu ngaha mu burundi kuduteza imbere.Muhumure nta murundi azigera akubita ikofi bene wacu kuri urwo rwego kuko ntibiri mu mico yacu.Ivyabafaransa mubirekere abafaransa.Mwiteho ibibateza imbere mu burundi.Murakoze.
Non, gifler un SeFrance ou Seburundi ou Serwanda…n’est pas poli et aussi dans notre coutume burundaise ou africaine. C’est quelle genre de democratie?
Si un arabe de France faisait cela, il aurait un surnom d’un terroriste.
En France, les musulmans ne giflent pas. En revanche il peut leur arriver de décapiter des représentants de l’autorité (cf. le cas du professeur Samuel Part).
@Citoyen
1. Vous écrivez: »Pour vous dire ceci : ne vous alertez pas si quelqu’un gifle le Président burundais et qu’il reçoit une balle dans la tête. Il en recevra même plusieurs. C’est dans cet âge de démocratie que nous vivons actuellement… »
2. Mon commentaire
La démocratie aura triomphé au Burundi, non pas quand on pourra gifler le Président burundais IMPUNEMENT, mais bien quand les élections seront libres et transparentes à tous les échelons.
Dans la tradition burundaise, le mwami et le président portent le nom de SEBARUNDI et même en famille, le papa a droit à un grand respect et il ne tolérerait pas que ses enfants le giflent.
Que les forces de l’ordre tirent ou pas sur celui qui gifle le président n’a rien à voir avec le degré de démocratie dans un pays donné, tout simplement ça dépend de leur entrainement, donc de leur évaluation du danger sur la vie du président.
Un Papa respectable a des enfants et ne vie pas avec une femme qui pourrait être sa Maman.
Le sens d’un geste ou d’une action est toujours déterminé par son contexte. À vous tous qui profitez de ceci pour dénigrer les dirigeants de l’Afrique, que pensez-vous de ces suggestions :
– Si c’était une femme qui était présidente de France et qu’un homme lui donne cette gifle?
– Si l’auteur de la gifle faite à Macron était une femme?
– Si c’était un noir américain qui giflait son président?… ou une autre autorité de race blanche?… sur le sol américain?… et en France?
– Si c’était à la reine d’Angleterre à qui un sujet donnait cette gifle?… en Angleterre?… et en France?
– Si un chinois giflait son président ou une autre autorité chinoise?… sur le sol chinois?… et en France?
– Si c’était un simple citoyen saoudien qui avait giflé un prince ou un imam?… sur le sol saoudien?… et en France ?
– Et si c’était en Russie que cette scène se déroulait… mais cette fois-ci avec un Macron en visite en Russie?
– Et si c’était au président russe à qui on faisait ça sur le sol français?
Pour toutes ces questions, je vous laisse deviner l’interprétation que le public et les médias (les médias sociaux surtout) feraient d’un tel geste!
Arrêtez de spéculer! Chacun peut y aller avec son grain de sel… La seule différence se trouve dans l’attention et le sens que les médias, ces faiseurs de roi, vont bien vouloir coller à l’événement.
La violence doit rester inacceptable, peu importe l’auteur ou le contexte… mais pas sûr de pouvoir dire « peu importe la victime… ou l’endroit ». On devrait pourtant!
À chacun de se faire son opinion.
Note de la rédaction
A chacun de se faire une opinion. Ce que nous avons fait. Ce que vous venez de faire avec votre courtoisie habituelle, que nous saluons d’ailleurs.
Vive la liberté d’opinion !
Iwacu
Personne, fut-elle président de la République ou citoyen lambda, ne mérite de recevoir une baffe. Cela devait être le principe de base. Imaginez-vous cette personne qui ose porter sa main sur la 1ère personne de la République, on peut facilement deviner qu’il en distribue aisément et en grande quantité dans sa famille et son entourage. Certainement que les enquêtes nous diront qu’il s’agit bien d’une maladie et non une haine contre un président.
Merci Kaburahe et d’un commentaire riche de @citoyen. Je ne peux qu’ajouter que moi même ai trouvé la honte de gifler un président. Gifler un président pourrait paraître banal si vous voulez mais quel message est-il envoyé aux voyous, dealers, délinquants qui s’attaquent quotidiennement aux forces de l’ordre,aux maires, aux pompiers, à tout représentant de l’état en France? Quelle éducation donner aux enfants si on peut s’amuser à gifler un président? On peut être en désaccord même être lésé mais on ne touche pas aux représentants de l’état si on veut pas faire une rébellion qui sera traitée comme telle. Macron aura bien voulu être cool, gentlimen, populaire…minimiser la fonction du président en s’autorisant de côtoyer tout le monde…Mais il ne mérite pas du tout d’être giflé. Pour moi, c’est un scandale, c’est une insulte grâve à toute la Nation. Ce n’est pas, je pense une leçon de démocratie, de liberté de laisser passer ça. Le type devrait être éduqué, et aller à la télévision pour regretter son geste! Si non Bonjour les dégâts dans la nouvelle génération en France. Ce qu’on ne souhaite pas évidemment!
En Afrique, à part que l’auteur de la gifle aurait été tué sur le champ, ce geste aurait entraîné des dizaines d’arrestations suivies de la torture de soi-disant complices, alors que le monde entier a remarqué que le président a été giflé par une et une seule personne.
Ce billet nous suggère que la France est très avancée en termes de démocratie, ce qui est vrai. Mais il faut nous rappeler qu’à un certain âge de cette belle démocratie, on a connu en France ce qu’on connait ici au Burundi aujourd’hui. A une certaine époque, en France, un type comme celui-là aurait reçu une balle dans la tête ou même en aurait reçu une dizaine pour s’assurer qu’il est bien mort, exactement comme ça se passerait ici aujourd’hui. Pour vous dire ceci : ne vous alertez pas si quelqu’un gifle le Président burundais et qu’il reçoit une balle dans la tête. Il en recevra même plusieurs. C’est dans cet âge de démocratie que nous vivons actuellement.
Viendra bien évidemment un moment, quand la démocratie sera vieille que celle de la France, où on giflera un Président et que le fait passera dans les divers de la vie. Et ne vous en faites, nous sommes de bons élèves en termes de démocratie, nous avançons très vite que nos maitres. J’aime bien rappeler qu’aux USA, le 15ème amendement garantit le droit de vote aux noirs américains mais ce n’est qu’en 1965 que les Noirs ont eu réellement le droit de vote, alors qu’ils vivaient dans le pays flambeau de la démocratie.
Il nous faut aussi apprendre que la démocratie est toujours un processus. Dans ce processus, on est appelé à se réinventer, à se reconstruire, à se mettre en cause, à se façonner au fil du temps. On ne nait jamais grand, on a toujours besoin de marcher sur ses quatre pattes, de tenter de se lever tout en acceptant de tomber, de savoir que la terre est dure et rugueuse, de s’y trainer un peu, puis de se lever encore et de retomber (cela plusieurs fois), de se lever et de marcher, puis courir…et enfin mourir. La démocratie ne déroge pas à cette règle partout.
Il ne faut donc pas y aller trop vite, il faudra du temps pour vivre cela. Il faudra un changement de mentalité et ce changement ne concerne pas que les gouvernants mais aussi les gouvernés. Ce temps là, il faut alors l’attendre. En attendant, sachez que si quelqu’un se permet de gifler le Président burundais, il recevra une cure de balles bien dosée et en toute « légitimité démocratique ».
Ma réponse
Cher Monsieur,
Je suis d’accord avec vous, sauf qu’en France ou ailleurs, « gifler un président » ne deviendra jamais « un fait divers ». Sinon sur l’apprentissage démocratique vous avez raison.
Antoine Kaburahe
Ce fameux gifle m’a fait des frissons rien qu’à penser à la répression disproportionnée de telle forme de crime chez nous comme en Afrique. Que personne ne s’y aventure.
« Une telle scène est impensable au Burundi et en Afrique. »
La particularité du Burundi est que l’on attend pas la gifle pour agir: il suffirait d’infliger la gifle à la photo du président pour se retrouver en prison!
Je me réfère notamment à l’article d’Iwacu:
https://www.iwacu-burundi.org/affaire-gribouillis-deux-poids-et-deux-mesures/
@arsène
Ce n’est, ni la particularité du Burundi , ni celle de l’Afrique. Prenez en effort de regarder ailleurs…
@Yan
J’ai essayé de regarder dans tous les pays où la presse est libre et j’ai constaté qu’il existe des journaux satirique (ex. Charlie hebdo en France) et des dessinateurs de presse qui livrent régulièrement des caricatures des chefs d’État (et autres personnalités) dans leurs publications.
Je suis tout à fait d’accord que ce n’est pas seulement au Burundi qu’un gribouillage de photo peut envoyer des mineurs en prison. La question serait de savoir si cela peut constituer un modèle à suivre.
@arsène
Je vous comprends bien, mais les modèles à ne pas suivre sont tellement nombreux….