La gouverneur du Brabant Wallon, Marie José Laloy a effectué une tournée dans Gitega. L’occasion de visiter les projets soutenus par sa province, mais aussi, présenter à la délégation des entrepreneurs belges, les potentialités de cette province. La culture n’avait pas été oubliée aussi. Iwacu était là.
<doc3230|right>Nous sommes à la station zootechnique de Mahwa, un projet soutenu par la province du Brabant wallon dans le cadre de son partenariat avec la province de Gitega.
Marie José Laloy, comme elle le fait chaque année lors de ses visites annuelles, a tenu a venir voir elle même l’état d’avancement de ce projet pour améliorer les races bovines du Burundi.
La visite a commencé par le labo très bien équipé, grâce au partenariat entre les deux provinces. Là, une technicienne a montré son savoir-faire dans la recherche des parasites. Puis, la délégation s’est rendue vers l’étable, où une vache attend.
Soudain, sous le regard admiratif de madame Laloy, dans un geste précis, l’homme formé par deux techniciens wallons, a plongé sa main gantée dans le derrière de la vache. Un « Oh ! » a traversé la foule attentive, constituée d’élèves de l’ITAB, des membres de la délégation de la gouverneure du Brabant wallon. L’animal a gratifié d’un bon jet de bouse le technicien qui, entretemps avait introduit une seringue dans son rectum. « Chaleur, semences, fécondation,… », on a eu droit à un cours magistrale sur l’insémination artificielle.
Visiblement émue par la maîtrise du sujet, la gouverneure Laloy a encouragé toute l’équipe de la station de Mahwa et remercié le duo wallon qui forme les confrères burundais.
Un petit saut vers la porcherie où des porcs immenses se vautrent paresseusement, puis, c’est le départ sur le chapeau des roues vers Gitega. Arrivée à Gitega, la délégation est « détournée » un moment vers les bureaux du gouverneur. Là, une surprise attend madame Laloy : un super panier, finement tressé, marqué « Gitega » lui est offert par son collègue.
<doc3232|left>Puis, une visite à la bibliothèque du Centre d’Echanges Belgo-Burundais. La bibliothèque qui travaille en partenariat avec Bertrix Initiatives, une association de la commune de Bertrix dans la province du Luxembourg va recevoir près de 70.000 livres offerts par l’association de Bertrix. Le container avec aussi un équipement pour un service de gynécologie qui sera offert du dispensaire de Mushasha est déjà au port de Bujumbura. Le matériel doit arriver incessamment à Gitega. Admirative, madame Laloy a promis son soutien au projet développé entre le Centre d’Echanges Belgo Burundais et Bertrix Initiatives.
C’est une tournée marathon. A Gitega, madame la gouverneure est attendue par le deuxième vice-président notamment pour une rencontre avec les opérateurs économiques.
Vendredi soir, vers 18 heures, dans les enceintes du Cercle de l’Alliance Française de Gitega, la délégation économique belge et les operateurs économiques locaux vont échanger sur les opportunités commerciales entre la province de Gitega et la Belgique. La délégation belge souhaite désormais « aller plus loin et plus vite ». Ils n’ont pas choisi Gitega par hasard. C’est la deuxième ville du Burundi après la capitale Bujumbura.
Aides-toi, le ciel t’aidera !
La délégation économique belge a souligné que la plupart des missions économiques ont tendance à rester à Bujumbura et ignorer l’intérieur du pays .
<doc3233|left>Dans cette visite à Gitega, Maurice Vermeesch, président de la section Afrique de l’Est de la chambre de commerce Belgique-Luxembourg/Afrique, Caraïbes-Pacifique a fait le déplacement. « Il est donc temps pour vous de nous forcer la main pour voir en quoi nous pouvons faire ensemble », a conseillé M Vermeesch.
Pour les opérateurs économiques de Gitega, l’heure est à l’optimisme. La province de Gitega où la majorité de la population vit de l’agriculture et de l’élevage, la transformation agro-alimentaire constitue une belle potentialité économique.
Le 2ème vice-président de la république a invité les investisseurs de Gitega à s’ouvrir les horizons pour diversifier leurs champs d’action tout en promettant que le gouvernement les facilitera dans leurs démarches.
Les operateurs économiques locaux habitués à faire leurs affaires dans la région, ont souligné que « ce serait un aubaine pour eux s’ils avaient des facilités à faire connaître leurs produits en Belgique. « Nous voulons attirer les investisseurs et profiter de leur expérience pour développer le secteur agro- alimentaire qui constitue l’essentiel du commerce de Gitega », a lancé Mélchiade Niyonzima président de la chambre fédérale du commerce et de l’industrie de Gitega.
Pour Lazare Rurerekana artiste-scripteur qui parle au nom de tous les artistes de Gitega, le problème n’est pas l’expérience mais la visibilité de leurs produits. Il a demandé à la délégation belge, principalement à la gouverneure de Brabant Wallon, de mettre à leur disposition une maison d’exposition en Belgique pour qu’ils fassent connaître leurs objets d’art au niveau international.
Une telle rencontre au coeur du pays a été saluée par tous les intervenants mais aussi les habitants de Gitega ravis de l’intérêt des partenaires belges pour le développement du Burundi profond.
Des moments culturels attendaient la Gouverneur Laloy : le vernissage de l’exposition « prends ton tambour, je prends une photo ».
Trois artistes photographes, Marie Andrée Robert, Christauf Degrauwe et Teddy Mazina ont immortalisé des scènes avec les tambourinaires. Les photos exposées à l’Alliance Française de Gitega sont sublimes.
<doc3231|right>Le lendemain, au berceau du tambour, le festival a tenu toutes ses promesses. Six groupes de tambourinaires venus de tous de la province de Gitega ont rivalisé de talents pour célébrer leur journée exclusivement dédiée au tambour du Burundi.
Le tambour du Burundi, fierté nationale a une fois de plus marqué les esprits des spectateurs dans les gradins du stade de Gitega. Ces tambourinaires ont enflammé le public par leurs gestes et leur élégance.
C’étaient les meilleurs groupes du pays : Makebuko, Bukirasazi, Kibogoye, Higiro… ont émerveillé les spectateurs.
Surtout l’inégalable septuagénaire, gardien du sanctuaire de Gishora, Antime Baranshakaje, le doyen de tous ces artistes. Porté par un rythme puissant, unique, presque en transe, il a vibré, bondi jusque dans la tribune officielle, sous l’ovation de la foule.
Organisé par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, avec le soutien de Wallonie Bruxelles Internationale, le festival des tambours a été une réussite totale tant pour les organisateurs que pour les spectateurs. « Nous avons été particulièrement sensibles à vos talents des tambourinaires, exprimés avec tant de fougue, … » a déclaré Mme Laloy.
Pour le 2ème vice président de la république le tambour est un honneur pour le Burundi. Mais aussi un atout : « Le tambour est une originalité du pays. Si nous gardons notre culture, si nous utilisons à profit les sites touristiques qui sont dans les environs de la province de Gitega, nul doute que beaucoup de touristes seront attirés » a lancé à la foule Gervais Rufyikiri.
La tournée de Gitega, a clôturé un événement qui est en train de devenir une véritable référence au Burundi : la Semaine belge.