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La sécurité sociale pour une meilleure santé publique

05/05/2013 Commentaires fermés sur La sécurité sociale pour une meilleure santé publique

Pendant la période de guerre, la santé publique s’est détériorée. Le système de santé a été handicapé par le manque de personnel formé et de fonds pour le payer, aussi bien que par une pénurie de médicaments et de matériel moderne. L’accès aux soins a été rendu plus difficile pour les Burundais démunis.

<doc2207|left>Les politiques de santé au Burundi sont en partie le résultat des priorités propres du Gouvernement, et des exigences de la Banque Mondiale. Au Burundi, plusieurs mécanismes ont été destinés à atténuer la pression pesant sur les plus défavorisés, sans atteindre totalement leur objectif.

Le Ministère de la Santé Publique  s’est engagé à améliorer la santé de la population en renforçant la qualité des services de santé et en assurant l’accès au traitement, grâce aux nouvelles réformes en cours. A l’issu des Etats Généraux de la santé tenus en 2004,une Politique Nationale de santé(2005-2015) et un Plan National de Développement Sanitaire (2006-2010) ont été élaborés. Pour atteindre ses objectifs, le PNDS a mis en route une série de réformes, avec l’ambition de contribuer à l’attente de la vision 2025 du Gouvernement du Burundi en faveur du développement durable. La décision du Président de la République de rendre gratuits les soins de santé des moins de cinq ans et les soins de santé maternelle dans les services publics vise également l’amélioration de la santé de la population, surtout en réduisant la mortalité infantile.

La mauvaise situation de la santé publique au Burundi est surtout le fait d’un faible accès aux services de santé lié aux problèmes de disponibilité des soins de qualité et à une faible demande des services du fait des coûts élevés des prestations médicales et de l’absence de mécanismes de solidarité pour le secteur informel.

Une assurance maladie pour tous…

Faciliter l’accès de la population burundaise dans son ensemble et des groupes les plus vulnérables, en particulier, à des soins et des services de santé de qualité est une des solutions préconisée dans le même sens, par le biais de la sécurité sociale, adopté depuis plusieurs années au Burundi.
Le 27 juin 1980 a été institué, par la loi n°1/28, un régime d’assurance maladie des agents publics et assimilés, dont la gestion a été confiée à la Mutuelle de la Fonction Publique (MFP).

La MFP est régie par la loi n° 1/05 du 10 septembre 2002 portant réforme du régime d’assurance maladie-maternité des agents publics et assimilés. Elle couvre principalement les agents de l’État soumis au statut général des fonctionnaires, les agents de l’État soumis à un statut spécial ou particulier (magistrats, militaires, policiers), les agents de l’État engagés sous contrat, les agents des collectivités locales, les personnels des sociétés et des établissements publics, les agents des administrations personnalisées ainsi que les cadres et personnels politiques de l’État.
Peuvent également obtenir la qualité d’affilié les bénéficiaires d’une pension de retraite ou d’inaptitude physique, d’une rente de survivant, les personnes désignées comme bénéficiaires par une convention internationale, les agents de la coopération technique internationale, les étudiants de l’enseignement supérieur, les membres ou personnels des œuvres ou associations employés à une mission de service public.

Une MFP limitative

La population couverte en assurance maladie par la MFP est légèrement inférieure à 10% de la population totale du pays. La MFP a donc intérêt à s’étendre vers d’autres secteurs en vue de son développement futur.
Le régime d’assurance maladie géré par la MFP couvre tous les soins médicaux (curatifs et préventifs) avec un ticket modérateur de 20% à charge du bénéficiaire des soins. Néanmoins, certaines prestations ne sont pas prises en charge par la MFP ( les soins médicaux en dehors du pays ; les ARV (prise en charge à 100% par d’autres structures étatiques) ; la chirurgie esthétique ; les spécialités médicamenteuses ayant des équivalents génériques ; les expertises médico-légales
Un système de carte d’assurance maladie a été mis en place pour permettre aux non affiliés à la MFP de se faire soigner.

La carte d’assistance médicale a été instituée par l’ordonnance ministérielle n° 620/57 du 20 mars 1984 portant création de la carte d’assistance médicale. Cette ordonnance a été modifiée par l’Ordonnance Ministérielle n° 630/172 du 23 mai 1996 qui régit actuellement ce système.
L’article 1er de cette ordonnance de 1996 stipule qu’il est institué une carte d’assistance médicale dont l’acquisition volontaire est ouverte à tout burundais âgé de 21 ans dont les activités relèvent du secteur des indépendants.

Une carte d’assurance maladie pour les pauvres et indigents

Le coût de la carte médicale est de: 500 Fbu pour les personnes qui tirent un revenu de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche de subsistance, 1.500 Fbu pour les artisans et les petits commerçants reconnus comme tels par leur commune de résidence; 3.000 Fbu pour les commerçants connus et enregistrés par le service des impôts et pour les autres catégories d’indépendants.

Au Burundi, les personnes sans moyens financiers à leur disposition, définit comme« indigents » par leurs administrateurs locaux, peuvent recevoir une carte d’indigence qui leur permet d’être exemptés du paiement des frais de santé, de même que des frais d’éducation et autres. Depuis 2003, ceux qui ont été déplacés par la guerre peuvent aussi proposer leurs candidatures afin de recevoir un bon les exemptant du paiement des soins de santé.

Cependant, les critères pour recevoir à la fois la carte d’indigence et les bons ne sont pas officiellement définis, accroissant le manque de transparence du processus et la possibilité de décisions arbitraires, sectorielles et clientélistes
Il faut ajouter que le gouvernement qui doit verser de l’argent sur les comptes des hôpitaux qui ont soigné les détenteurs de ces cartes d’assurance maladie ne le fait jamais à temps etne paie pas les manque-à-gagner, comme l’a indiqué le directeur de l’hôpital de Kayanza, Gervais Manirakiza.

Il existe aussi des mutuelles communautaires pour des gens regroupés
dans des associations. Ces associations paient un certain pourcentage aux membres selon le contrat qu’elles signent avec l’hôpital. M Manirakiza conseille aux gens de développer ce genre de mutuelle communautaire.

Un système à améliorer

Le système de santé burundais repose sur des mécanismes qui sont supposés accroître l’accès aux soins de santé pour les personnes défavorisées. S’ils fonctionnaient correctement, ces mécanismes pourraient permettre aux plus pauvres de payer leurs dépenses médicales, et d’éviter, parfois, la mise en détention par l’hôpital. C’est particulièrement important pour les plus pauvres.
En pratique, l’assurance de santé fonctionne rarement, voire jamais, de manière à éviter aux gens, par exemple, la mise en détention dans les hôpitaux. Reconnue comme ineffective, la CAM est peu utilisée dans le pays et est en train de disparaître dans la majeure partie du pays.
Quand les personnes défavorisées reçoivent la carte d’indigence, la commune de résidence est requise pour payer leurs factures. La commune est responsable du paiement de ces factures, mais ne dispose souvent pas de budget pour cela.

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