L’Association des Amis de la Nature (AAN) tire la sonnette d’alarme pour sauver 140 chimpanzés vivant dans la réserve naturelle forestière de Vyanda. Le gouvernement, la population et tous les défenseurs de l’environnement sont interpellés pour protéger ces animaux et leur milieu de vie.
<doc4898|left>Mamert Sabushimike, président de l’AAN indique que ces chimpanzés sont menacés par le braconnage, effectué par la population vivant à l’intérieur et aux alentours de cette réserve. Sans d’autres ressources pour se nourrir, signale cet activiste de l’environnement, 700 ménages qui s’y sont installés illégalement depuis la crise de 1993, se sont mis à chasser les chimpanzés.
D’autres menaces, selon Mamert Sabushimike, sont entre autres, les feux de brousse, la recherche du bois de chauffage, la carbonisation des branchystegia (une sorte d’arbre), la transhumance et le sciage illicite des espèces rares, comme l’ekbergia, le symphonia globulifera et le newtonia buchananii.
Toutes ces activités, indique-t-il, entraînent la destruction de cette réserve, et partant du milieu de vie de ces chimpanzés.
M. Sabushimike souligne enfin que l’insuffisance du personnel chargé de protéger ce patrimoine constitue aussi une menace à sa survie. Un seul garde-forêt ne peut pas contrôler toute cette réserve (3900 ha) et protéger ses richesses en flore et en faune.
{La réserve naturelle forestière de Vyanda s’étend sur les communes Vyanda et Rumonge de la province Bururi. Elle couvrait une superficie de 4500 ha en 1980, mais aujourd’hui, elle est réduite à 3900ha. Située sur les pentes escarpées à faible altitude, qui surplombent une partie du littoral du lac Tanganyika, au sud du pays, on y trouve des branchystegia. A haute altitude, la forêt est remplacée par de forêts-galeries qui, au-delà de 1400m d’altitude, deviennent des forêts ombrophiles, couvertes souvent par le brouillard. La fertilité du sol dans cette partie de la forêt attire les cultivateurs et les éleveurs en quête de pâturage.}