« Éradiquer la rougeole en vaccinant au moins 95% des enfants de 6 à 59 mois », constitue le pari de la campagne du 11 au 14 juin 2012. Cela a été déclaré, ce mercredi 30 mai, lors d’un atelier médias, à Bujumbura.
<doc4128|right>Malgré une bonne couverture vaccinale nationale, la rougeole reste une triste réalité au Burundi, surtout dans les provinces Makamba (Sud) et Ruyigi (Est).
D’après Annonciate Kanyana, gestionnaire des données du Programme Elargi de Vaccination (PEV), la rougeole existe encore parce que les gens ont négligé de faire vacciner leurs enfants. « La rougeole, dans les provinces de Makamba, exactement à Nyanza-Lac, et à Ruyigi, est liée au fait qu’il y a encore des enfants non vaccinés. En outre, certains parents ne respectent pas le calendrier vaccinal, jusqu’au bout », explique-t-elle.
L’insuffisance des locaux, ajoute-t-elle, dans certains districts ne permet pas d’isoler les malades. Par conséquent, la contamination devient facile.
Selon Mme Kanyana, la surveillance de la rougeole doit être régulière. Elle se fait en deux volets : la surveillance hebdomadaire au niveau de chaque centre de santé et la surveillance au cas par cas, avec prélèvements des échantillons de sang.
Ce sang, poursuit-elle, est acheminé au laboratoire national de l’INSP, à Bujumbura, pour analyse afin de déterminer s’il s’agit réellement de la rougeole.
En plus de toutes ces actions, précise-t-elle, des ‘’campagnes ripostes’’, qui consistent à intervenir en cas d’épidémie, sont organisées.
D’après Mme Kanyana, une épidémie est déclarée, dans un district donné, s’il y a cinq cas de rougeole, dans un intervalle d’un mois. « Les parents sont priés de faire vacciner leurs enfants et de respecter le calendrier. Les vaccins sont gratuits et un enfant non vacciné constitue un danger pour l’entourage », rappelle-t-elle.
Des opérations de déparasitage
3.721.608 enfants de 1 à 14 ans, 283 360 femmes enceintes (2ème et 3ème trimestre) et 646.466 enfants de 5 à 14 ans, bénéficieront des opérations de déparasitage. Comme médicaments, les 1ère et 2ème équipes vont bénéficier de l’albendazole et la 3ème du praziquantel.
D’après Dr Onésime Ndayishimiye, directeur du Programme National Intégré de Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées et la Cécité (PNILMTNC), les pathologies comme la géo helminthiase (ascaridiase, l’ankylostomiase et la trichocéphalose), la bilharziose (helminthiase) et la cécité, seront prises en compte.
Concernant la géo helminthiase, le traitement se fera au niveau national.
Dans les provinces de Bubanza, Cibitoke, Bujumbura-Mairie et Rural, Bururi, Makamba, Rutana, Ruyigi et Cankuzo, la campagne concernera l’helminthiase.
Pour la cécité, la prévention se fera par l’administration de la vitamine A aux enfants de 6 à 59 mois, au niveau national.
Modes de transmission
D’après Dr Onésime Ndayishimiye, ces helminthiases se transmettent sous forme d’œufs excrétés dans les matières fécales. Ces derniers, précise-t-il, contaminent le sol (géo helminthiases). Mais aussi l’eau des zones où l’assainissement des sources est insuffisant.
L’infection humaine se fait par ingestion des œufs infestant, pénétration trans-cutanée des larves infestant contaminant le sol (ankylostomiase) ou les étendues d’eau douce (schistosome).
Selon Dr Ndayishimiye, directeur du PNILMTNC, ces maladies tropicales négligées entrainent des conséquences multiformes. Elles affectent l’état nutritionnel (anémie, malabsorption, problèmes de croissance, perte d’appétit, diarrhée). Elle amoindrissent les capacités intellectuelles. Elles et sont aussi à l’origine des complications chirurgicales et des réactions tissulaires (granulome et fibrose).