La rivière Nyabagere grignote une bonne partie orientale et australe du marché de Kamenge. Des petits commerçants et l’administration assistent impuissants à cette situation. De plus, tous les déchets du marché y sont déversés. Une odeur suffocante envahit presque toute le marché et les environs. L’administration communale se dit incapable de résoudre ce problème et demande assistance.
<doc5106|left>Sur la partie australe du marché, quelques commerçants sont contraints de déménager. Des stands tombent un à un. Lambert Kwizera est un cordonnier au marché de Kamenge. Son stand se trouve à moins de 2 m de cette rivière. Assis sur une petite table, il ne cache pas sa colère. «Il me reste à peine quelques mois pour assister à l’écroulement total de mon stand. Où vais-je aller ? Ce qui me révolte encore plus, c’est que nous payons chaque jour des taxes et que rien n’est fait pour empêcher cette rivière de déborder.» Il mentionne ensuite que l’administration avait promis, il y a une année, de régler ce problème.
«Le marché de Kamenge est peut-être oublié. On ne pense presque jamais à le réhabiliter ou à instaurer un système équitable de distribution des places », se lamente une vendeuse de fruits qui redoute l’écroulement de son stand.
Les commerçants contactés craignent le pire au moment où la saison pluvieuse est proche. Même la route goudronnée qui traverse la commune Kamenge vers Kinama risque d’être coupée en deux, tout près du marché. Le pont est déjà fissuré. Des maisons du quartier Kavumu, construites au bord de cette rivière, risquent d’être emportées. Les propriétaires demandent aux autorités d’intervenir en érigeant des murs de soutènement pour empêcher l’écroulement des bordures.
Le problème est connu par l’administration. Damien Baseka, l’administrateur de la commune Kamenge souligne que ses services ont déjà appelé la population à la prudence. Il signale que la commune n’est pas capable de faire des travaux de canalisation de cette rivière et demande à la hiérarchie de se saisir de la question pour éviter le pire et protéger la route goudronnée.
A propos des déchets jetés dans cette rivière, M. Baseka précise que des sensibilisations sont en cours pour inviter la population à abandonner cette mauvaise pratique. « Les cas de récidives seront sanctionnés sévèrement et la population doit savoir que la protection de l’environnement est une affaire de tout le monde », conclut-il.