Des avocats pourris, des feuilles de maïs, tous les déchets domestiques, des « urinoirs » improvisés, des défécations humaines, etc. C’est ce qu’on trouve dans cette rivière, à un endroit pourtant très fréquenté.
<doc5176|left>En empruntant la RN1, à environ 500 m du parking des minibus et taxi qui se rendent vers les provinces du nord du pays, on traverse la rivière Nyabagere. Rien d’alarmant. Des gens sont assis sur les blocs de ciment qui bornent le pont de cette rivière. Des femmes vendent des avocats, d’autres des maïs cuits, des beignets, etc. comme si de rien n’était. Pourtant, une odeur nauséabonde emplit les lieux. Elle vient des déchets versés dans cette rivière.
La population semble ignorer la provenance de ces déchets. « C’est pendant la nuit qu’on déverse ces déchets. Personne ne voit qui le fait », indique une jeune fille qui vend des avocats à moins de 10 m du pont. Elle ajoute, pour se couvrir, que ceux qui remplissent le coin de déchets viennent des quartiers Mirango, Taba et ailleurs. Pourtant, au même moment, une femme est venue y déverser des déchets. « Vous voulez qu’on les jette où ? », rétorque-t-elle pendant que des hommes se soulageaient tranquillement à cet endroit, au vue des passants. Cette femme souligne qu’il n’y a pas de dépotoir dans leur quartier. Chacun se débrouille, se justifie-t-elle, pour trouver où jeter les déchets domestiques. Ces populations demandent à l’administration de tout faire pour trouver une espace pour ces déchets.
Albert Mbonerane, représentant légal de la Fondation Roi Mwezi Gisabo qui milite pour la sauvegarde de l’environnement, trouve cette situation regrettable. « C’est dommage que nous demandons au lac de nous donner de l’eau propre, douce, des poissons en bonne santé, pendant que nous lui donnons des déchets. », déplore-t-il. Il propose aux décideurs d’initier un projet de collecte et d’évacuation de ces déchets vers des sites appropriés. Selon lui, l’administration est responsable en premier lieu. L’administrateur communal de Kamenge, assiste impuissant à cette pollution. Selon lui, la commune n’a pas d’espace de décharge et les moyens de transporter ces déchets à Buterere, où toutes les immondices de la capitale sont déversées.