Les habitants de la commune Nyanza-Lac se disent maltraités par les Imbonerakure. Selon eux, ces jeunes du parti Cndd-Fdd sont ragaillardis par les discours prononcés par les dignitaires de la province Makamba. Ces derniers réfutent.
Chef-lieu de la commune Nyanza-lac en province Makamba. Kiosques et autres boutiques sont ouverts, plus loin les activités battent leur plein au marché de la place. Tout va bien apparemment sauf que depuis quelques temps, les contrôles au faciès se multiplient et ceux qui ne sont pas natifs de Makamba sont pris à partie, malmenés voire tabassés dans le silence total. « Ce phénomène a commencé avec l’arrestation des présumés bandits armés à Kazirabageni et depuis toute personne suspectée est arrêtée par des jeunes Imbonerakure », confie un défenseur des droits de l’Homme qui a requis l’anonymat.
Selon notre source, ces jeunes ont érigé des barrières presque sur tous les axes menant vers la province et font des contrôles. « Ceux qui ne sont pas natifs de Makamba sont fouillés, interrogés sur l’objet de leur présence dans la province. Malheur à celui ou celle qui donne des réponses incohérentes. Il est malmené et mis en garde à vue pendant des heures. »
Pire, même ceux qui habitent à Makamba depuis des années mais qui ne sont pas natifs de cette province n’échappent pas à ce harcèlement. « Ces jeunes les accusent publiquement de collaborer avec des groupes armés. Si par malheur ils ne sont pas du parti au pouvoir, ils sont tout simplement tabassés en présence des administratifs à la base. Et personne ne s’y oppose. »
Actuellement, confie une autre source de Nyanza-lac, seuls les gens natifs de Makamba circulent le soir ou prennent un verre entre amis sans craindre quoique ce soit. « Les autres restent terrés chez eux de peur de tomber sur ces jeunes et de subir des interrogatoires. »
Tout cela à cause des discours
Selon les habitants de Nyanza-Lac, cette situation s’est accentuée quand le gouverneur de la province Makamba, Gad Niyukuri, a ordonné aux Imbonerakure d’arrêter toute personne qui leur semble suspecte. «Les Imbonerakure ont commencé à se comporter comme les maîtres du monde», confie F.H, un habitant de la zone Kazirabageni en commune Nyanza-Lac. «Ils se sont mis à arrêter ceux qui ne sont natifs de Makamba et les membres de l’opposition et à piller leurs biens », renchérit un autre habitant de cette localité.
Gad Niyukuri balaie du revers de la main ces allégations : «J’ai demandé aux comités mixtes de sécurité de veiller à la sécurité du pays. Certaines personnes se promènent avec des sac-à-dos, c’est normal de leur demander leurs identités et leurs destinations. S’ils sont en règle, on les laisse partir.»
Selon les habitants de la zone Kazirabageni, le gouverneur aurait récidivé le 3 avril 2017. «Lors d’une réunion avec les habitants, il a prononcé des mots qui nous ont fait peur», indiquent les habitants. D’après eux, Gad Niyukuri aurait exhorté les habitants à éliminer les rebelles «au lieu de gaspiller du carburant en les transférant aux forces de l’ordre.» Selon toujours les habitants de Nyanza-Lac, le président du Sénat burundais, Révérien Ndikuriyo, aurait tenu le même langage lors d’une réunion à Nyanza-Lac, le 7 avril dernier. «Depuis ce jour, c’est devenu encore pire», racontent J.N, un habitant de Nyanza-Lac.
«Que de mensonges !»
Ces accusations sont rejetées par Gad Niyonkuru : « Je n’ai jamais tenu des propos pareils. Comment peut-on appeler les gens à s’entretuer lorsqu’on est chargé de gouverner les autres ? » Pour lui, ces rumeurs sont véhiculées par Humura et Inzamba, des médias qui émettent à partir de l’étranger «dans le but de salir le Burundi». « Ils cherchent à gagner l’argent des Blancs et leur cheval de batail est la calomnie mais cela ne nous affecte en rien car nous sommes au service du pays. » Et de rappeler qu’il a demandé à tout habitant de Makamba de veiller à la sécurité de la province : « Je leur ai dit d’arrêter toute personne suspecte, de lui demander son identité et si besoin de la conduire auprès de la police. Et je crois qu’il n’y a rien d’illégal car la sécurité est une affaire de tous. »
A la question de savoir si cet appel ne peut pas créer de l’anarchie sachant que le rôle de procéder aux arrestations incombe à la police, le gouverneur rétorque que les comités mixtes de sécurité peuvent également arrêter les gens qu’ils soupçonnent de vouloir commettre des crimes ou causer de l’insécurité.« Leur rôle s’arrête là. Les enquêtes sont effectuées par la police. »
Concernant les informations qui accusent les Imbonerakure de voler voire de piller les biens d’opposants arrêtés, Gad Niyonkuru parle de pur mensonge : « Je n’ai jamais vu aucune plainte. C’est toujours du venin inoculé par ces médias travaillant à l’étranger. » Et de conclure qu’ils peuvent parler autant qu’ils veulent mais les habitants de Makamba sont à l’œuvre pour développer leur province.
Anschaire Nikoyagize, un des activistes des droits humains, n’est pas étonné par les actions des Imbonerakure. «Ils exécutent les ordres des hauts cadres du gouvernement transmis dans ce genre de discours.» Selon lui, les Imbonerakure maltraitent les gens parce qu’ils s’estiment protégés. Anschaire Nikoyagize trouve qu’il y a une corrélation entre ces discours et les crimes qui s’observent depuis le début de la crise. «Ces discours des dignitaires sont relayés jusqu’à la base par les gouverneurs des provinces et les administrateurs. Ça sonne comme un mot d’ordre.»
Les mbonerakure, en tant que simples citoyens, n’ont aucune formation et ne disposent d’aucun outil d’intervention pour procéder à l’arrestation d’une personne. Ils ne peuvent pas, par conséquent, se substituer à la police.
J’ai l’impression qu’il existe désormais de vrais citoyens et des sous-citoyens dans mon pays. Cette dernière catégorie de gens n’a qu’à bien se tenir.
…Le pays est en paix, et c’est vrai……….mais pourquoi alors appeler les Imbonerakure a s’acquitter du travail fait par la police, qui, par ailleurs a eu une note tres satifaisante recemment encore une fois!!!! Est-ce que ce jeune gouverneur (rappplez-vous qu’il etait / (l’est-il encore… a la tete des Imbonerakure au niveau provincila) estime que la police ne fait pas assez a Makamba? …Ces crimes ou causer l’insecurite…viennent d’ou dans un pays en paix???? Il a peur de quoi au juste? Est-ce une facon de creer la peur en permanence et opprimer plus facilement???
Je pense ko twoza turareka twandika les propos de qlq’un qui n’est pas capable de s’assumer. Kuvuga ngo: l’anonymant ivyo mbona biba ari iremenkanya. Kuko umuntu wese azi ko ariko aravuga ukuri ntiyotinya guhagarara kuri uko kuri? Alors, abandika muze muraraba neza kuko namwe muri mubatera urundi ruhagarara mufatiye kuri statut mufise ngo ni journalisme. Murakoze
Kubera amategeko atagikingira abavugira ukuri hejuru, benshi baca bikingiriza anonymat. Kuko assumer c’est kumeswa. Kiretse niwaba uri kumwe na bene, aho urashobora kuvuga ivyo wishakiye.
Je soutiens les DD mais ces histoires d’Imbonerakure commencent à me taper sur les nerfs. Beaucoup d’entre eux sont des illetrés à qui on est prêts à faire faire n’importe quoi! Contrôlez les!!!!!!!! BORDEL!!!!!
@Kubwimana Turiho
C’est vrai que si tout ce que l’on raconte sur eux (imbonerakure) est vrai, il y a de quoi être inquiet.
Par contre s’ils sont illetrés, ce n’est pas tout à fait de leur faute. Le système y est pour quelque chose. Il n’y a pas lieu de les dénigrer pour cela (n’y a t-il pas quelqu’un qui affirme que le résultat de ce que nous sommes est le produit de ce qui suit: 60% du lieu, 20% de nos parents et 20% de notre mérite?).
A ce que je sache, le Président n’a pas proclamé «l’état d’exception» pour donner le droit à qui que ce soit de restreindre la liberté des citoyens. A moins que l’on soit dans un état sauvage où chacun fait sa loi selon ses instincts. Oui, la sécurité est l’affaire de tous, mais quand on confie aux imbonerakure le travail de sous-traitance en matière de maintien de la paix et de la sécurité, c’est extrêmement dangereux.
Ce gouverneur de Makamba doit savoir que même la Corée du Nord créée par le Camarade Kim-Il-Sung depuis des décennies n’a pas toujours encore réussi à rassembler tous les Coréens autour des idées du ?Djoutché.
La preuve en est qu’un test de missile a lamentablement échoué la semaine dernière, tous les yeux du monde entier étant braqués sur Pyongyang. Et cela était le fruit d’un sabotage en interne orchestré par les ennemis de Kim-Jong-Un (Le grand-fils du Leader Bien Aimé!)
N’est-ce pas que ces ennemis de la nation nord-coréenne étaient à l’intérieur même de la Corée du Nord, avec un seul objectif de ridiculiser l’homme qu’un journal satirique américain « The Onion » (voir http://www.theonion/article/Kim Jong-Un) qualifé comme l’homme le plus beau de la planète en 2012.
Maintenant c’est l’heure de la chasse à l’homme en Corée du Nord qui s’étant comme une traînée de poudre jusqu’à Makamba de Gad!
Non! Arrêtez ces pratiques s’il vous plaît!
Personne, sauf la police ou l’armée, n’a le droit d’arrêter et ou d’interroger un citoyen qui circule dans un pays libre!
On dirait que vous ne faites rien d’autre que vous tirer dans le pied.
Tout ce qu’ils ont le droit de faire, c’est de signaler la personne suspecte aux services de sécurité et de la suivre discrètement pour leur indiquer où elle se trouve à leur arrivée.
Si cela continue, ne soyez pas surpris de voir d’autres rapports négatifs.
@ Gacece
Vous avez bien raison.
D’ailleurs, le gouverneur de la province et le président du sénat ont été sèchement rappelés à l’ordre … j’imagine. Comme à chacun de leurs faux-pas précédents…
JerryCan, tristement.
[ Heureusement que ce n’est qu’en Chine que le poisson commence à pourir par la tête ! ]
@roger crettol
Je ne suis pas dans votre camp, celui qui n’accuse qu’une partie. S’il y a quelque chose qui ne va pas, que ce soit le résultat de l’ignorance, de mauvaises habitudes ou d’un calcul mesquin, je vais le dénoncer.
Mais, dénoncer ne suffit pas. Il faut aussi suggérer des solutions ou des pistes de solution.
Quand on cherche des problèmes, on le trouve. Quand on cherche des solutions, on les trouve aussi. J’opte pour ce dernier choix.
J’apprécie votre honnêteté.