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La revanche des Lions Story

28/08/2011 Commentaires fermés sur La revanche des Lions Story

Plus de 400 personnes en délire lors du concert des Lions Story ce samedi 20 août au Musée Vivant. Retour sur une soirée reggae qui en a séduit plus d’un.

«  Yes hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!! », crie Paci, leader du groupe, à une foule compacte et en transe, complètement déchaînée, qui répond comme d’une seule voix. Un cri de ralliement semblable à une déclaration de guerre. Après la perte inexpliquée de leur Cd pour l’East Africa Award et l’annulation de leur concert (prévu le 13 août), les Lions sont toujours là, prêts à bondir et à rugir.

A un moment donné, Paci exhorte le public à se rapprocher, demande à chaque rasta de faire « un konka » à son voisin, comme à l’église quand, durant la messe, le prêtre invite ses ouailles à se serrer la main. Chez les rastas, on entrechoque les poings ; on ne serre pas la main. Le public, croyant à une invite, se rue sur la scène pour rejoindre leurs idoles, au grand malheur de la sécurité qui a bien eu dû mal à les retenir.

Mais Paci, tel un prophète, les calme par des mots inhérents à la culture rasta par excellence : « peace and love », scande t-il de manière scénique… et cela marche. Le charisme tout simplement.

Que dire du concert ?

Malgré quelques petits problèmes techniques, comme le son qui semblait défectueux par moments, ou encore le manque de lumière au tout début qui oblige à cligner les yeux pour voir les artistes, faute de projecteurs, les amoureux de reggae, eux, n’en avaient cure : les chansons {Ikangure} (Réveillez-vous), {Yibaza ngo} (Il pense que…), {Berahino} (Les hypocrites) et d’autres ont comblé de joie le public. Le nouvel album a reçu de bons échos même si plusieurs chansons de ce soir-là étaient les plus connues de leur répertoire.

En avant–première du concert, le groupe Uhuru Fighters avaient assuré le show ainsi que les Kids Voice en provenance du Rwanda. Mais ces derniers chantaient en anglais et les gens avaient beau aimer la mélodie, on sentait que les morceaux ne leur parlaient pas spécialement.

Il a fallu l’arrivée des Lions Story pour se rendre compte de la différence. Plus de 400 voix entonnant en chœur et en kirundi, les paroles de ses vedettes. Rien de mieux pour avoir des frissons. L’intégration à l’East African Communuty a apparemment encore du chemin…

Pour rappel, une conférence de presse avait été tenue le vendredi 19 août, la veille du spectacle. Après l’annulation de leur concert du 13 août, certains membres du groupe auraient été intimidés par des appels anonymes au téléphone et des filatures : « En ce moment tous les Burundais sont menacés. On n’est pas les seuls et si nos messages dérangent, ce n’est pas de notre faute. Notre mort ne changera rien car le message est déjà passé et continuera à circuler », explique Paci d’un ton très engagé, durant le concert, haranguant la foule prête à l’écouter des heures durant. Message reggae ? Message messianique ? La différence est minime… ce qui est sûr c’est qu’il est passé et résonne encore au creux des fans présents ce soir-là!

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Le groupe Lions story family est originaire de Gitega. Il s’est véritablement formé en 1999 par l’entremise de Paci et de Roméo qui étaient dans la même classe au Lycée de Musinzira. A l’époque, il était difficile de trouver des musiciens pour les accompagner. Ils ont donc eu l’idée de former leurs petits frères. Leur premier concert fut donné en 2000, en avant- première de Natty Dread venu en représentation à Gitega. Ils sont au nombre de 10 dont notamment Amédée, Urbain, Prine, Olivier et Emelyne qui sont de la même famille et Roméo, Paci, Paul-Bienvenu, Egide ainsi que Clovis.

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