Alors qu’une commission technique plaide pour le retour de la classe de 10ᵉ année et l’augmentation des heures de français, Libérat Ntibashirakandi dénonce des fausses solutions et exige une réforme systémique. Le ministre de l’Éducation appelle à la prudence.
« La classe de 10ᵉ année, supprimée avec l’arrivée de l’école fondamentale, doit être restaurée.» Cette proposition a été présentée par la commission technique d’analyse du système éducatif burundais lors d’un atelier avec le ministre de l’Éducation nationale et de la Recherche scientifique, ainsi que d’autres professionnels de l’éducation, le jeudi 13 février dans la province de Gitega.
Cette commission technique, à l’origine de la proposition, estime que le rétablissement de cette année scolaire et l’augmentation du volume horaire du français permettraient de « combler les lacunes des élèves » dont le niveau a lamentablement régressé.
Dans son intervention, le ministre de l’éducation nationale et de la recherche Scientifique, Dr François Havyarimana a appelé à une approche mesurée. « Cette réforme nécessite des analyses approfondies pour éviter les erreurs du passé. Les décisions doivent s’appuyer sur des études solides ». Il n’a pas tranché entre les positions.
Cependant, Libérat Ntibashirakandi, professeur d’université et expert en éducation et en e-learning (formation en ligne), conteste vigoureusement cette approche.
« Restaurer la 10ᵉ année coûterait très cher alors que les caisses de l’État sont vides. Le faible niveau des élèves ne s’explique pas uniquement par sa suppression », argue-t-il ce lundi 17 février, pointant du doigt des problèmes structurels bien plus larges.
Pour le professeur Ntibashirakandi, la qualité de l’enseignement se heurte à une multitude de défis : enseignants sous-qualifiés, classes surchargées, manque criant de matériel didactique et programmes scolaires obsolètes.
« Les élèves étudient dans des conditions précaires : pas de bancs, pas de livres, ni de laboratoires. Comment exiger des résultats dans un tel contexte ? », interroge-t-il.
Il déplore également le niveau linguistique des enseignants, notamment dans un système où quatre langues (français, anglais, kirundi, kiswahili) sont enseignées, parfois par des professeurs ne maîtrisant pas eux même ces matières.
Le professeur Ntibashirakandi va plus loin en dénonçant la politisation du ministère de l’Éducation. « Le recrutement des enseignants et des cadres se fait sur la base de l’appartenance politique, les compétences étant reléguées au second plan », affirme-t-il.
Il plaide pour une révision complète des programmes dès la première année fondamentale, accompagnée d’une politique nationale de formation des enseignants. « Sans cela, toute réforme restera superficielle », tranche-t-il.
Rappelons que le système fondamental a été adopté au Burundi le 10 septembre 2013 par l’Assemblée nationale. L’enseignement fondamental a remplacé le système éducatif basé sur le collège et le lycée, et son introduction a fait suite à l’intégration du Burundi à la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Ils ont oublie de souligner l’imortance du regime d’internat dans l’ensegnement secondaire pernettant l’encadrement tres suivi des eleves la journee comme le soir par des surceillants et des professeurs internes. J’aurais aussi aime d’entendre du Pr. Ntibashirakandi la predoirie pour les Maths et Sciences surtout en ces temps ou tous les pays font la competition pour l’Intelligence Artificielle.
“Est-ce que le Kenya ne fait pas partie de la EAC ? Pourquoi ne suivent-ils pas ce programme fondamental ? Un élève qui termine l’école primaire au Kenya ne peut pas être comparé à un élève qui termine l’école secondaire au Burundi. Comment un pays peut-il se développer alors qu’il ne forme pas réellement des futurs cadres instruits et compétents ?”
On a escamoté les vraies problèmes :
1. Les langues qui s’enseignent en une seule matière : avance depend de la note globale dans les langues et non dans une langue.
2. Motivation des apprenants au plus bas : Pas de job, les bourses se donnent non plus par compétence mais par affinité, …
3. Enseignants démotivés par des salaires qui ne correspondent plus à aucune réalité
4.
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Etc..
Nibareke kudusamaza. Badashoboye gufata ingingo zijanye n’ibibazo nihari, botwirekera
Je trouve que l’équipe technique a fait son travail en proposant des solutions adéquates vu le contexte actuel. La réinstauration de la 10è n’est qu’un élément sur plusieurs propositions.
Les problèmes vécus par le système éducatif burundais sont multiples et ne peuvent etre résolus en meme temps et tout de suite. Il faut du temps, de la concertation, des moyens, etc.
Il est complètement irrationnel que l’on a une solution magique aux difficultés évoquées. La modestie exige de considérer que l’autre peut avoir un point de vue divergent. La raison nous appelle à tenir compte que on est pas le seul à vouloir un bon avenir pour nos enfants.
Merci