Lors d’une rencontre d’échange sur la nouvelle réglementation de change, ce mercredi 9 octobre, les tenanciers des bureaux de change déplorent la diminution drastique des devises sur le marché depuis sa mise application.
« Les devises que nous vendons proviennent des touristes, de ceux qui viennent des missions ou reçoivent l’argent de l’étranger. Avec les nouveaux taux, ils sont désormais réticents et nous traitent d’escrocs. La quantité de devises a diminué de 90% », indique Alexandre Nsabimana, représentant de l’association des bureaux de change au Burundi (ABC).
Il fait savoir que par le passé, la Banque de la République du Burundi (BRB) mettait à la disposition des bureaux de change une certaine somme de devises, mais pour le moment, aucun centime. « Nous ne nous contentons que des miettes qui viennent à compte-gouttes.»
Oscar Ndayikengurukiye ; un tenancier du bureau de change ; abonde dans le même sens. Il déplore que la plupart des clients rebroussent chemin après l’annonce du taux officiel. Je passe toute une journée sans même un seul dollar dans mon coffre. Rien n’est frustrant que de ne rien servir à son client. Il faut que cette situation change. »
Ces cambistes demandent au gouvernement et à la BRB de prendre des mesures d’accompagnement pour débloquer la situation. « Nous sommes prêts à respecter la loi. Il faut que la BRB fournisse des efforts pour les rendre disponibles. Cela permettra de combattre la spéculation, mais aussi sauver le business de ceux qui sont sur le point de fermer ».
Un spécialiste du secteur explique que le taux de change applicable doit répondre à la loi de l’offre et de la demande. Sinon, il ne reflète pas la réalité économique. « La carence de devises entraîne l’augmentation du taux de change et empêche la Banque centrale d’intervenir efficacement, en cas de besoin. Pour contrôler le marché de change, la Banque centrale doit avoir des devises en quantité suffisante. »
Selon la nouvelle réglementation de la Banque centrale, tous les bureaux de change doivent appliquer le taux officiel et la marge bénéficiaire est de 15%. Celui qui passe outre s’expose à des sanctions sévères allant de la confiscation de toutes les sommes dont il dispose à la fermeture.