La police spéciale de roulage (PSR) a lancé, jeudi 20 décembre, une campagne de vulgarisation de la nouvelle ordonnance sur la circulation routière à l’endroit des transporteurs. Cette dernière prévoit des sanctions sévères contre ceux qui auront outrepassé le Code de la route.
Retrait temporaire ou définitif du permis de conduire en plus d’une amende, retrait des points allant de 5 à 40 selon la gravité de la faute, entre autres sanctions qui seront infligées aux transporteurs des véhicules et motos qui auront violé le Code de la circulation routière. Roger Bankibirwira, commandant de la police spéciale de roulage (PSR), l’a annoncé ce jeudi 20 décembre. C’était lors de l’ouverture d’une campagne de vulgarisation de l’ordonnance ministérielle sur la circulation routière aux transporteurs.
Suivant les fautes, le permis de conduire sera confisqué pendant une période variant de 3 jours à une année. Entre autres fautes, M. Bankibirwira évoque le ‘‘dépassement dangereux’’, l’excès de chargement, le refus d’exhibition des documents, la violation des feux de signalisation, le délit de fuite, l’excès de vitesse, etc.
La récidive dans ces fautes implique la gravité des sanctions. Un récalcitrant qui, après la suspension du permis pendant 90 jours reprend la même faute, perd son permis de conduire pour une année. Il le reprendra après avoir passé tous les tests d’obtention du permis de conduire. La même sanction lui sera administrée s’il est attrapé en train de conduire pendant la période de suspension.
Le retrait définitif du permis fait suite à la récidive après le retrait provisoire (suspension pour une année). De même, le transporteur perdra définitivement son droit de conduire s’il est accusé, après une procédure judiciaire, d’homicide volontaire ou involontaire dans des circonstances aggravantes. En outre, le retrait des points jusqu’à 100 aboutit à la perte définitive du permis.
Les transporteurs inquiets
Les transporteurs s’inquiètent des modalités de la mise en œuvre de cette ordonnance. Ils craignent une injustice à leur égard. Car, explique Seif Mugabo, l’un d’eux, il n’y a pas suffisamment de moyens pour le contrôle de violation des normes. «Les panneaux de signalisation aux arrêts-bus, les radars de contrôle de vitesse, l’alcootest,…il n’y en a pas en suffisance».
Ce chauffeur demande qu’il y ait tout le nécessaire afin que des chauffeurs ne soient pas victimes des spéculations des policiers. En plus, Seif Mugabo dénonce du deux poids deux mesures : «cette ordonnance ne prévoit pas de sanctions à l’encontre des policiers qui auront abusé ou spéculé dans leur travail».
Même son de cloche pour Charles Ntirabampa, secrétaire général de l’Association des transporteurs du Burundi. D’après lui, suite à l’insuffisance des moyens de contrôle, des policiers pourraient spéculer afin d’avoir des pots-de-vin : «Il y a des policiers mal intentionnés». Il appelle à la formation des policiers en rapport notamment contre la corruption en vue de la concrétisation de l’ordonnance.
Roger Bankibirwira tranquillise les transporteurs : «Ne mettez pas en tête que des policiers puissent vous sanctionner pour rien». Néanmoins, il tient à nuancer : «Les policiers sont des humains qui peuvent se tromper. Si vous vous sentez lésés, confiez-vous au supérieur hiérarchique de celui qui vous a sanctionné.» Dans tous les cas, conclut-il, la mise en application de l’ordonnance est avant tout pour le bien des transporteurs et non celui de la Police.
La mise en œuvre de cette ordonnance débutera trois mois après sa signature. Celle-ci date du 12 novembre dernier.