« Les artistes doivent jouir pleinement des intérêts résultant de leurs œuvres », déclare Jean-Jacques Nyenimigabo, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Pour les artistes, beaucoup de choses restent à faire.
<doc5781|right>Parmi les mécontents, on citera Rose Ndayiragije, auteur du logo du cinquantenaire du Burundi, qui se plaint que son œuvre a été modifié : " Cela en violation de l’article 22 de la loi du 30 septembre 2005 portant protection du droit d’auteurs et des droits voisins qui stipule {l’auteur peut s’opposer à toute modification de son œuvre} ". On notera aussi la remarque de Joseph Butoyi, à la tête de l’Association des Ecrivains du Burundi, qui rappelle le volume important " des piratages dans la musique et les photoco-pillages des livres pédagogiques multipliés par les écoles en matière de support didactique. "
Et au vice-président de l’Association des Architectes, Ambroise Banteyakandi, de pointer " les services de l’Etat qui cautionnent le piratage, puisqu’ils savent son existence et ne font rien pour le stopper ".
Au menu des solutions à ces atteintes aux droits d’auteur, le président du Collectif des Producteurs de l’Audiovisuel et du Cinéma, Simon Kururu, proposera la confection d’un plan stratégique regroupant tous les intervenants dans ce secteur. « Même si les études de faisabilité coûtent chères, cela permettra une plus grande efficacité », souligne-t-il.
Quant au chanteur Steven Sogo, qui rentre d’une tournée en Belgique, " l’initiative du ministère pour rassembler autant d’artistes et créer l’Office Burundais des Droits d’Auteur est très positive ". Même s’il pointe " un grand problème de communication : je n’ai appris la naissance de l’OBDA qu’il y a quelques jours ".
Pourtant, comme le fera remarquer le directeur de l’Office, " des ateliers ont déjà été organisés en 2005, 2007, 2008 et en 2011 pour réfléchir sur le rôle de cet organe ".
Et, en définitive, tous les participants à cet atelier ont manifesté une certaine impatience face à la tâche annoncée de l’OBDA, qui vient juste de démarrer ses activités en septembre de cette année. La rencontre, organisée par le ministère en charge de la Culture, rassemblait les administratifs à la base, les auteurs et les différents intervenants en matière de création artistique pour une meilleure gestion collective des droits d’auteurs.