Mardi 05 novembre 2024

Économie

La promotion d’une économie bleue au Burundi, une priorité pour l’UE

14/12/2020 Commentaires fermés sur La promotion d’une économie bleue au Burundi, une priorité pour l’UE
La promotion d’une économie bleue au Burundi, une priorité pour l’UE
Le Directeur exécutif de l’ALT et le Représentant pays de la Fao en train de signer le protocole d’accord

Jeudi 3 décembre, le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Environnement, avec l’appui financier de l’Union Européenne, a lancé le projet LATAFIMA (Lake Tanganyika Fisheries Management). Un projet régional qui permettra de renforcer une croissance économique équitable en promouvant une pêche durable dans le lac Tanganyika.

Très réputé pour sa biodiversité et ses eaux douces, le lac Tanganyika, depuis peu, voit ses ressources halieutiques diminuer à cause de la pêche illicite et non contrôlée. Des « violations », se frotte déjà les mains Sylvain Mukanga, directeur exécutif de l’Autorité du lac Tanganyika au Burundi (ALT), dont nous pourrons venir à bout grâce à la mise en œuvre du projet Latafima. Profitant de l’occasion, il a salué l’UE qui a accepté de financer ledit projet
Devant couvrir 4 zones d’interventions, à savoir, le Burundi, la RDC, la Tanzanie et la Zambie, LATAFIMA sera mis en œuvre par la FAO en collaboration avec l’Autorité du lac du Tanganyika.

L’objectif principal étant l’amélioration de la gestion de la pêche dans le lac Tanganyika pour une bonne et durable exploitation des ressources halieutiques dans le Lac Tanganyika. L’accroissement de la production est l’autre objectif du projet LATAFIMA. Un but difficile à atteindre, a reconnu, M. Mukanga, Directeur Exécutif de l’Autorité du lac Tanganyika (ALT), sans un cadre de suivi et d’évaluation régional pour une pêche légale et contrôlée. Pour y arriver, il indique que l’harmonisation de politiques régionales, la cartographie des principales zones de pêche sont impératives. Dans cette optique, pour mener à bien sa mission, des visites de partage d’expérience avec les autres pécheurs du Burundi, de la RDC, de la Tanzanie et de la Zambie.

Selon lui, des actions, si elles sont bien coordonnées permettront de se défaire des mauvaises pratiques piscicoles et ainsi, adopter des mesures appropriées pour l’exploitation du lac. Le projet s’étendra sur 3 ans avec un budget de 2 millions d’euros.

Des actions en synergie

Ambassadeur Claude Bochu : « Nous avons fait de la protection des écosystèmes lacustres et marins notre cheval de bataille ».

Pour parvenir à cette gestion de la pêche et la conservation de la biodiversité aquatique, LATAFIMA prévoit le renforcement des politiques régionales et la mise en place des cadres institutionnels permettant de garantir une gestion durable des ressources. Dans ce sens, ledit projet envisage d’harmoniser le cadre réglementaire du secteur de la pêche dans les 4 pays riverains « Un instrument s’il est utilisé à bon escient par tous les acteurs oeuvrant dans le domaine de la pêche permettra reconstituer les stocks halieutiques », a indiqué Isaias Angue Obama, représentant de la FAO au Burundi. Parmi les urgences, ce dernier a souligné que le respect des zones de frayeur sera leur cheval de bataille.

Très satisfait, Emmanuel Ndorimana , secrétaire permanent du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de l’environnement qui a salué l’implication de l’UE pour la promotion d’une économie bleue au Burundi. « Une preuve vivante de son engagement pour mettre fin à la pêche illicite et non contrôlée dans le lac Tanganyika ». Quant au Gabriel Toyi, représentant des pécheurs, il ne cache pas que LATAFIMA insufflera du sang nouveau dans le secteur. « Nul doute que grâce à ce projet, en plus d’améliorer l’alimentation de la population, de nouveaux emplois seront créés ».

Protection des écosystèmes, une priorité pour l’UE

S’inscrivant dans le cadre d’une action plus large soutenue par l’Union européenne dans la région, LATAFIMA fait partie du programme ECOFISH (Contribution de la pêche durable à l’économie bleue de la région de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique Australe et de l’Océan Indien).Un programme par le biais duquel plusieurs organisations régionales, parmi lesquelles l’Autorité du Lac Tanganyika, sont accompagnées dans la protection des ressources halieutiques et dans le renforcement de leurs capacités de production. Preuve de l’implication de l’UE, l’enveloppe allouée à ce secteur s’élève à plus de 450 millions d’euros dans le cadre de ses actions extérieures. Et d’après Claude Bochu, Ambassadeur de l’Union européenne au Burundi, leurs deux principaux domaines d’intervention dans la protection de l’écosystème sont la lutte contre la pêche illégale (dans les régions du Pacifique et du Golfe de Guinée) et le renforcement de la chaîne de valeur de la pêche et de la filière piscicole (en Afrique comme en Asie).

Différents intervenants du secteur étaient présents

Aussitôt de faire de remarquer : « Outre ce volet, nous avons fait de la protection des écosystèmes lacustres et marins notre cheval de bataille. » Dans ce cadre, à part le projet LATAFIMA, l’UE via l’Autorité du Lac Tanganyika et l’ABAKIR (Autorité du Bassin du lac Kivu et de la rivière Rusizi), finance un projet dénommé LATAWAMA (Lake Tanganyika Water Mangement). Ce projet dont les bénéficiaires sont en grande partie les habitants des rives du lac Tanganyika (principalement les populations urbaines, les pêcheurs, les agriculteurs), vise la promotion d’une utilisation équitable, le partage des bénéfices et l’atténuation des risques communs (prévention des pollutions) des eaux transfrontalières du lac Tanganyika et de son bassin. « Une façon de lutter contre tous ces facteurs à l’origine de la pollution du lac, et autres effets liés au changement climatique », a ajouté l’Ambassadeur de l’UE.

Et face à des eaux du lac Tanganyika, de plus en plus polluées, le projet LATAWAMA s’attache à améliorer durablement la gestion et le contrôle de la qualité des eaux transfrontalières du bassin du lac Tanganyika.

Le coût du projet est de 6.9 millions d’euros sur une durée de 4 ans. Le renforcement des équipements et des capacités du personnel technique des laboratoires ciblés, à l’instar de la réhabilitation de la station de traitement des eaux usées de Buterere est l’autre pierre angulaire du projet. Et contrairement à LATAFIMA, LATAWAMA sera exécuté dans 5 villes en l’occurrence, Bujumbura (Burundi), Cyangugu (Rwanda), Mpulungu (Zambie), Kigoma (Tanzanie) et Uvira (RDC). Le Rwanda, avec le lac Kivu et la rivière Ruzizi, fait en fait partie du bassin du Lac Tanganyika.

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