« La fête pascale est une d’amour, de pardon et d’espoir. C’est la victoire de la vie sur la mort, c’est le triomphe du bien sur le mal », déclare Evode Bigirimana, Recteur du Sanctuaire marial de Mont Sion Gikungu dans son homélie ce dimanche 8 avril, à Bujumbura.
<doc3554|left>D’après père Bigirimana, la Pâques doit être une occasion d’introspection pour les Burundais. Ils doivent prendre l’exemple de Jésus Christ sur la Croix, dit-il, lorsqu’il demandait pardon pour ses bourreaux en disant : « Père, pardonnez-les puisqu’ils ne savent pas ce qu’ils font ».
A partir de cet exemple, précise – t-il, les Burundais vont se réconcilier et se pardonner mutuellement. Pour lui, le pardon est toujours possible au Burundi, il suffit de croire que par sa résurrection, Jésus a vaincu la mort. Certains politiques qui ont pris part à la célébration à Gikungu sont du même avis.
D’après Sylvestre Ntibantunganya, sénateur et ancien président de la République, c’est une fête de l’amour qui va de paire avec le pardon, avec la réconciliation : « Si dans notre vie quotidienne, chacun apportait sa contribution à travers l’amour, le triomphe du bien sur le mal et la réconciliation, je crois que cela aiderais notre société et toute l’humanité à changer positivement. »
Bonaventure Niyoyankana, président de l’UPRONA ajoute que cette fête pascale est spéciale pour le Burundi : « C’est une année d’espoir, une année où les Burundais vont se dépenser pour chercher d’abord la vérité qui va nous aider à sortir des pièges qu’ils se sont tendues depuis des années. Et cette vérité va nous libérer des cycles de violence. »
Pour Niyoyankana, cette Pâques de 2012 coïncide avec le Jubile d’or de l’indépendance du Burundi : « Les Burundais doivent se mettre ensembles, réfléchir et se poser des questions pour voir si le Burundi est réellement indépendant ».
Selon lui, il faut que chaque Burundais profite de cet espoir que la fête pascale donne et se réconcilier d’abord avec lui-même et ensuite avec ses voisins et enfin avec tout le peuple.
Changer des comportements et ressusciter avec le Christ
De son côté, Frédéric Bamvuginyumvira, vice président du parti Sahwanya Frodebu, suggère que la résurrection de Jésus Christ pour les Burundais aille au delà de ce que nous observons, au-delà de l’esprit pour que cela soit vécu au quotidien.
« Il faut changer de comportements, changer nos vies pour que nous soyons des hommes nouveaux, capables de répondre aux préoccupations de l’homme. Cela puisque l’homme est fait de corps et d’esprit, il faut que justement il y ait une combinaison entre les deux éléments. »
Pour lui, il faut être des hommes complets, ressuscités avec le Christ et servir le peuple. Il fait un clin d’œil aux dirigeants : « S’il y a des dirigeants Chrétiens, il faut que la Pâques puisse les aider à changer et à chercher des réponses aux préoccupations de leur peuple. »
La vie d’un peuple, souligne-t-il, dépend d’une bonne ou mauvaise planification des dirigeants. Selon lui, si le dirigeant comprend la misère de son peuple, s’il comprend qu’il ne peut pas diriger seul en terme démocratique, il doit avoir des partenaires. Et ces partenaires, précise-t-il, doivent être associés à la gestion des préoccupations de la population : « Chacun doit apporter sa pierre pour la construction d’un pays. »