<doc516|right>Au moment où l’on rivalise avec des énoncés, les uns plus savants que les autres, pour trouver la « vraie » définition de ce qu’est une « exécution extrajudiciaire », essayons de faire simple. Car on nage en pleine contradiction.
Dans son entretien avec Iwacu, le procureur général de la République estime que « l’État n’est civilement responsable des actes posés par ses agents que dans l’exercice de leurs fonctions. » Sauf qu’il y a un principe de responsabilité. Et les juridictions internationales font généralement une interprétation très large de la responsabilité de l’État. C’est d’ailleurs ce principe de « responsabilité du dirigeant » qui a amené les Congolais Thomas Lubanga et Jean-Pierre Bemba devant la Cour Pénale Internationale. Les dirigeants ne peuvent donc pas toujours se défausser aussi facilement sur leurs subalternes.
Au-delà de cette bataille « juridico-sémantique » inutile et un peu malsaine, d’ailleurs, n’oublions pas l’essentiel : des citoyens ont été tués par ceux-là qui étaient censés les protéger. Nier ou tenter de diluer les responsabilités ne change rien à ce fait. Et comme le dit bien Thierry Vircoulon de l’International Crisis Group dans son interview avec Iwacu, « Une politique de déni est une politique d’aveu. Plus on nie, plus on donne l’impression de vouloir cacher quelque chose. »