Ce mardi 6 décembre, la police a trouvé des cartouches, des chargeurs, des bottines, des tenues de combat et d’apparat, etc. au quartier Rohero II, chez Libère Nzeyimana alias Mahopa. Cet ancien officier de la Force de défense nationale (FDN) venait d’arriver en provenance de la Belgique où il vivait depuis huit mois.
<doc2271|left>Pour Pierre Chanel Ntarabaganya porte-parole de la PNB (Police Nationale Burundaise), cette découverte est une heureuse coïncidence. « En effet, c’était au moment où les policiers allaient exécuter les décisions du procureur de la République en Mairie de Bujumbura en rapport avec le conflit de bail qui opposait Libère Nzeyimana à Bacinoni Hypax (propriétaire d’une maison qu’il louait). Soudain, ils ont découvert ce matériel militaire et Libère a aisément accepté qu’il en était le propriétaire », explique-t-il en indiquant que la police n’avait aucune information sur cette détention illégale du matériel militaire.
M. Ntarabaganyi souligne, sans préciser quand exactement, que Libère Nzeyimana a fait partie des forces de défense nationale (FDN) comme officier. A cause de son indiscipline, poursuit Pierre Chanel Ntarabaganya, il a été chassé et a regagné le camp FNL d’Agathon Rwasa dans le maquis. Avec l’intégration des FNL dans la FDN, il est retourné à l’armée avec le grade de commandant. Encore une fois, souligne-t-il, l’indiscipline n’a pas permis qu’il continue sa carrière : « Accusé de vol du carburant, il quitte la FDN en cachette par peur d’être poursuivi. »
Selon la sœur de Libère Nzeyimana, ce dernier était revenu ce dimanche vers 20 heures en provenance de la Belgique où il venait de passer huit mois. « Et voilà, il se retrouve dans les mains de la police », regrette-t-elle les larmes aux yeux.
Il ne marche, ni ne parle plus
<doc2270|right>Directement, il a été conduit au cachot du Bureau spéciale de recherche (BSR) où il a été sérieusement battu. Immobile dans une voiture, double cabine, de la police immatriculée A187APN, Libère Nzeyimana alias Mahopa se trouvait dans un état critique et transpirait beaucoup, ce matin du 6 décembre. Son jacket avait été déchiré au niveau du dos. Il était incapable de se tenir debout ou de parler.
Pourtant, le porte-parole de la police indique qu’il n’a subi aucune torture mais reconnait qu’il aurait été sérieusement battu par les autres prisonniers qui lui demandaient ce qu’ils appellent des « frais de bougies ». Après de longues négociations entre la police et les membres de la famille de M. Nzeyimana, il a été conduit à l’hôpital BUMEREC (Kinindo) vers 11 h 30 minutes.
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