La Police Nationale du Burundi annone qu’une conférence internationale sur le rôle des organes de sécurité pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles se tiendra à Bujumbura du 27 au 28 novembre.
Devant un parterre de journalistes et d’un ton posé, le commissaire Fabien Ndayishimiye, directeur général de la police nationale du Burundi, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, les violences faites aux femmes et aux filles sont une réalité atroce, intolérable, destructrice pour la société humaine et qui doivent être dénoncées avec énergie.
Fort de ce constat, le gouvernement du Burundi, via la PNB, organisera une conférence internationale à Bujumbura les 27 et 28 novembre : « dans la suite de celle qui a eu lieu au Rwanda et qui s’est clôturée par une déclaration signée par douze pays africains dont le Burundi.»
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la campagne lancée en 2008 par Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations-Unies, et qui se prolongera jusqu’en 2015. Dans le même ordre d’idées, Pierre Nkurunziza, président de la République, a décrété la tolérance zéro à la complaisance et à l’impunité des auteurs de ces violences, lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
D’énormes attentes
Le commissaire Fabien Ndayishimiye souligne les trois objectifs que s’est fixé la PNB pour la conférence : la mise sur pied d’un cadre renforcé des organes de sécurité pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles ; une acquisition de solides connaissances par les membres de sécurité des pays africains pour faire face à ces violences et enfin une mise en place d’un plan d’action commun, réaliste et mesurable pour l’année 2013.
Très bon programme donc. Mais une question est souvent revenue aux oreilles du directeur général : qu’a déjà fait la police pour lutter contre ces violences ?
Le policier a répondu que son corps a mis en place une unité spécialisée chargée de la lutte contre les violences appelée police des mineurs et protection des mœurs. Selon lui, cette unité est dotée d’un bureau spécifique et d’un personnel spécialisé.
Des réalisations à relativises
Tout en avouant qu’il s’agit des réalisations, somme toute relativement modestes, le commissaire Fabien Ndayishimiye a souligné que des débats en milieux scolaires sur les violences sexuelles ont eu lieu dans 16 écoles secondaires, notamment aux lycées Kagwema (Muyinga) et Matongo (Kayanza) où ces violences se sont le plus manifestées.
D’après lui, la police a aussi contribué aux activités du centre Humura de Gitega qui accueille les victimes des violences basées sur le genre : « Un officier de police traite les dossiers et des femmes policières accueillent et sécurisent les victimes. »
Toutefois, le directeur général de la police n’a pas donné les statistiques des dossiers déjà traités, les peines infligées aux bourreaux et les provinces du pays les plus touchées. Et de conclure que le plus important est d’appeler les Burundais à changer de comportement en brisant le silence face à ces violences.