Dans un forum sur la promotion de la voix des femmes dans les médias de ce 23 novembre, l’association des femmes journalistes au Burundi (AFJO) déplorent que les femmes journalistes fassent encore face aux défis liés au genre. Les responsables des médias dressent un bilan plutôt positif sur la place des femmes dans leurs médias respectifs.
« En 2020, nous avons fait une enquête qui montre que peu de responsables de médias sont au courant de l’existence de la charte des médias sensibles au genre », a indiqué Diane Ndonse, présidente de l’AFJO. Ainsi, les femmes ne sont pas encore traitées au même pied d’égalité que les hommes dans certains médias.
Elle regrette que les femmes journalistes aient souvent peur d’affronter les grands genres journalistiques. Et d’apprécier qu’il y a une amélioration en ce qui est de la représentativité des femmes dans certains médias.
La présidente de l’AFJO exhorte les responsables des médias à prendre en compte les questions de genre et à intégrer les femmes journalistes dans les postes de prise de décision au sein de leurs médias. En outre, elle appelle les femmes journalistes de montrer qu’elles sont compétentes : « Que les contraintes culturelles et sociales ne soient pas un prétexte pour ne pas bien exercer le travail ».
Pour le directeur du groupe de presse Iwacu Léandre Sikuyavuga, en plus d’être un outil d’information, les médias sont un outil de sensibilisation. C’est donc important que l’AFJO associe les responsables des médias à ce forum. Il a présenté certains défis pour les femmes journalistes : elles se désintéressent aux sujets « sensibles » comme la politique, la sécurité, l’ économie, l’ enquête, etc. Elles s’expriment moins lors des conférences de rédaction. En plus, explique-t-il, les femmes journalistes semblent moins préoccupées par la dimension genre.
Le directeur d’Iwacu déplore le fait que certaines femmes journalistes n’aient pas de passion pour le journalisme pour en faire carrière : «Elles sont plus attirées par d’autres offres que les hommes : ambassades, ONGs, institutions publiques».
Des avancées
Dans certains médias, le taux de la représentativité des femmes va crescendo. Des femmes occupent de plus en plus les postes responsabilité. Comme l’a indiqué Léandre Sikuyavuga, le groupe de presse Iwacu présente déjà les bonnes pratiques de l’intégration des femmes. Ces dernières occupent des postes clé dans la rédaction comme dans l’administration : « Par exemple, elles occupent les postes de cheffe de la web TV, Community manager pour le site Iwacu, responsables des services politique, société et culture pour l’hebdo en français, en plus de la directrice administrative et financière ». Toutefois, il estime qu’une vigilance et une répétition incessantes sont nécessaires pour que les questions de genre restent visibles dans les débats.
D’après Jonas Ndikumuremyi, directeur de la radio nationale, les femmes sont bien représentées dans les services de la radiotélévision nationale : « Elles occupent plus de 50 % dans les rédactions de la radio et de la télévision ». Et d’ajouter que les femmes devancent les hommes dans les présentations des éditions.
Néanmoins, il regrette qu’elles soient moins passionnées par la recherche de l’information : « Certaines femmes journalistes peuvent se présenter à la rédaction pendant plusieurs mois sans présenter un sujet parce qu’elles sont moins informées sur l’actualité ». En plus, il indique que certaines femmes journalistes ne sont pas intéressées d’aller sur terrain à l’intérieur du pays avançant des préoccupations familiales.
D’après certains participants au forum, il faut que les femmes harmonisent les responsabilités familiales avec celles de leur métier.