9 heures. Au quartier asiatique, le ciel est clair. Les magasins de matériel de construction sont ouverts. Mais à l’intérieur, seuls quelques tubes métalliques et de fer à béton. Pas de sac de ciment. Les portefaix sont désœuvrés. Ils s’assoient devant les magasins. « Depuis le matin, nous n’avons déchargé aucun sac de ciment », déplore Lin, l’un des portefaix.
Sur cinq magasins visités, un seul n vend du ciment. Un sac « Dangote » de 50 kg s’achète 36 mille BIF. Certains commerçants affirment que les stocks sont vides. Ils attendent le ciment en cours de route. Pour d’autres, ce n’est que le début de la pénurie. Les commerçants n’ont pas de devises pour importer une quantité suffisante. « Les cambistes n’ont pas de devises. Ils disent que les vendeurs ne cèdent pas les devises au prix fixé par la BRB ».
Par ailleurs, K.D., l’un de ces commerçants sous couvert d’anonymat, les importateurs ont droit de recevoir de la BRB 4 mille dollars par semaine. Selon lui, cette somme insignifiante. « Nous avons besoin au minimum 100 mille dollars par mois».
Cet importateur fait savoir que si les cambistes manquent de devises. Son activité va s’arrêter. Il n’y a pas d’autre source de devises. Même le ciment fabriqué e localement appelé « BUCECO » n’est pas disponible dans ces magasins.
La pénurie du principal matériau dans le secteur bâtiment inquiète les propriétaires des chantiers. En témoigne John, qui, depuis mardi, a du mal à s’approvisionner en ciment. «En moyenne, j’utilise quotidiennement 30 sacs de ciment. Mon chantier risque de s’arrêter aujourd’hui.»
Claude fait également le constat de cette pénurie. Il fait savoir que celui de BUCECO est en quantité insuffisante depuis près d’un mois.