Faute de carburant, les camions de transporteur de charbon sont à l’arrêt. Le charbon devient rare, les familles modestes ne savent plus cuire les repas.
Jeanine, vendeuse de fruits, partage son désarroi : « Autrefois, un petit seau de charbon à 1000 FBU suffisait pour préparer trois repas. Maintenant, il me faut 3000 FBU. » Avec la hausse du coût de la vie et des prix des denrées alimentaires, elle redoute l’avenir : « Cette situation met ma famille en grande difficulté, en tant que simple vendeuse de fruits sans revenu régulier. J’ai peur que cette situation ne s’aggrave. Je risque de retourner chez moi à Karusi si ça continue ainsi. »
Cette rareté de charbon est directement causée par la pénurie de carburant, plongeant plusieurs ménages dans l’incertitude et l’angoisse quotidienne. Minani, un marchand de charbon, révèle l’ampleur du problème : « La rareté du charbon est principalement due à la pénurie de carburant. Par exemple, un petit sac de charbon coûtait 35 000 FBU, maintenant, c’est 50 000 FBU. Je suis obligé de diminuer la quantité de charbon par sac pour espérer faire un petit profit. Mais cela fait déjà deux semaines que je n’ai pas été approvisionné. »
Comme les commerçants de charbon diminuent les quantités par sac vendu, pour les mères de famille, c’est très compliqué. « Autrefois, un petit seau de charbon à 1000 FBU permettait la cuisson d’un kilo de riz et de haricots. Actuellement, même un seau de charbon à 2000 FBU peine à cuire un kilo de haricots », déplore une mère de famille.
Un boutiquier du petit marché dit « Tchetchénie », dans la zone Musaga, commune de Muha, déplore qu’il doit désormais débourser le double de ce qu’il payait pour l’achat de charbon : « Autrefois, un seau de charbon à 2000 FBU suffisait pour préparer un repas. Maintenant, c’est 4000 FBU », explique-t-il. « Parfois, je me demande où le pays est en train de se diriger. Je suis dépassé par la situation actuelle de mon pays », lâche-t-il encore, complètement dépassé.
Face à cette rareté de charbon, les familles sont acculées et tentent de survivre au jour le jour, dans un contexte de plus en plus précaire. La population continue à espérer une réponse rapide et efficace du gouvernement. Le charbon de bois demeure le combustible le plus utilisé au Burundi, comme le rapporte le Ministère de l’Énergie dans son rapport de 2020 : 95 % des ménages burundais utilisent ce combustible qui vient de l’intérieur du pays. Faute de carburant, les transporteurs ont mis à l’arrêt leurs camions. La situation devient intenable pour les ménages les plus modestes à Bujumbura.
je vous admire