Un bon nombre de parlementaires se disent inquiets face à la pénurie de devises au pays. Ils ont soulevé leurs soucis ce mercredi 11 avril à l’hémicycle de Kigobe, devant les deux chambres réunies. C’était à l’occasion de la présentation du bilan des réalisations du second semestre de 2017 par le deuxième vice-président de la République. C’est pour les ministères sous sa tutelle.
Pascal Nyabenda, président de l’Assemblée nationale, réalise que la carence des devises n’est pas le propre du Burundi. Cependant, si des pays accusent ce problème alors qu’ils disposent notamment de pas mal de cultures d’exportation, ils s’en sortent petit à petit.
Et de demander s’il y aurait des études pour l’introduction de ces dernières afin de rapporter ces devises. Car : « Celles-ci sont fondamentales pour l’importation de l’essence, de l’engrais chimique, des médicaments, etc.»
«La déficience des devises constitue un grand danger», note Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire ’’Amizero y’Abarundi’’. Il évoque des examens de laboratoire désormais impossibles suite au manque des réactifs à importer. Ainsi il appelle le gouvernement à mettre le paquet pour trouver ces devises.
«Le gouvernement à lui seul ne peut pas pallier la problématique des devises», affirme Joseph Butore, deuxième vice-président de la République. «Elle revient à tout un chacun.»
Selon lui, les devises ne devraient s’utiliser qu’en cas de force majeure. Il déplore des attitudes de vouloir profiter de la pénurie. Entre autres des exigences de paiement en devises où il ne le fallait pas. «Cela nous enfonce davantage».
D’après M. Butore, l’Institut Supérieur d’Agriculture a déjà introduit des cultures d’exportation en plus du café et du thé. Il parle du macadamia, vétiveria et du stévia.
Mais, conclut-il, la grande préoccupation du gouvernement est la réduction de la sortie des devises pour importation. «Des campagnes de sensibilisation vers la fabrication locale de certains produits importés sont en cours».