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La participation des femmes dans les instances de prise de décisions compromise par les grossesses non désirées à l’école

05/05/2013 Commentaires fermés sur La participation des femmes dans les instances de prise de décisions compromise par les grossesses non désirées à l’école

Le phénomène des grossesses en milieu scolaire est devenu une menace pour le système éducatif burundais. Le Forsc réagit.

<doc7279|left>D’après des données collectées dans différentes DPE (Direction provinciale de l’enseignement), pour l’année scolaire 2010-2011, 1994 cas ont été enregistrés au primaire et au secondaire, il y a eu tout de même 885 réintégrations. Pour les deux premiers trimestres de l’année scolaire 2011- 2012, plus de 1564 cas de grossesses étaient déjà dénombrés au niveau national, et 494 cas de mariages précoces ont été recensés. Cette situation compromet l’avenir des victimes, obligées d’abandonner l’école alors que les auteurs ne sont pas toujours inquiétés :
"Ce n’est plus une question des associations des femmes mais il faut quel le gouvernement prenne cette question en mains et au sérieux. C’est une catastrophe, on dirait à la longue que les hommes qui s’adonnent à cela, le font exprès", s’insurge Mme Justine Nkurunziza, vice-présidente du Forsc (Forum pour le renfoncement de la Société civile)

Selon Mme Justine Nkurunziza, qui note que le nombre de filles décroît au fur et à mesure que l’on avance de classe, de l’école primaire à l’université, "il y a lieu de s’inquiéter quant à la participation des femmes dans les instances de prise de décisions." Car "si on parle aujourd’hui de cette participation, même si l’on nous donnait 50% ou même 60%, qui va occuper ces places ? Personne ! ", déplore-t-elle.

D’après Mme Justine Nkurunziza, même si aujourd’hui, il est permis à la jeune maman de regagner le banc de l’école, il y a quelques tracasseries : "Il y a des formalités à remplir au ministère et ce n’est pas du tout aisé pour la jeune fille célibataire de Kayogoro ou de Cendajuru de se présenter à Bujumbura et de dire : voilà je suis une fille mère, j’aimerais retourner à l’école. Il y a manque de moyens et il y a la honte aussi. Un bon nombre préfère abandonner pour de bon. Et c’est une perte pour le pays", fait-elle remarquer

Un enseignant qui engrosse une écolière commet un inceste

"A notre époque, quand une jeune enseignante tombait enceinte, une mutation disciplinaire était automatique", fait savoir Jean Ndagijimana enseignant depuis 1976 à Kirundo. Shadrack Cuma, directeur de l’école islamique de Kirundo note déjà 6 cas de grossesse dans son établissement depuis le début de l’année. "3 cas ont été déjà signalés à l’école primaire de Bushaza à Kirundo dont une fille de la 5ème année primaire. 7 téléphones mobiles ont été déjà saisis dans cet établissement. Cela n’arrête pas de sonner pendant les cours", fait savoir Mme Régine Ngiramahoro, enseignante à cette école.  "Parmi les auteurs de ces grossesses, figurent des orpailleurs, les petits commerçants, les conducteurs de taxi-motos…et les enseignants, c’est un drame", murmure-t-elle.

Pour Mme Justine Nkurunziza, il faut sensibiliser … et punir sérieusement : "Un directeur, un enseignant ou tout autre administratif qui ose coucher avec une écolière est quelque part malade, c’est une sorte d’inceste que l’auteur commet, il y a quelque chose qui cloche dans sa tête. Quand il s’agit des enseignants ou des policiers ou des administratifs, il y a une sorte de solidarité négative et les auteurs échappent souvent à la justice", déplore la vice-présidente du Forsc.

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