Le président de la Parcem trouve ce secteur absent sur le chemin du développement. Il demande à la banque centrale d’organiser des états généraux des institutions bancaires pour analyser et revoir leur contribution à la croissance économique. C’était lors d’une conférence de presse de ce 11 juin, à Bujumbura.
<doc4220|right>Faustin Ndikumana, président de la Parcem (Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités), précise que le Burundi ne pourra jamais lutter contre la pauvreté sans impliquer le secteur bancaire. « Nous exigeons des Etats généraux pour étudier avec lucidité, les questions qui minent ce secteur. Sinon, nous sommes en train de louper le chemin du développement », réclame-t-il.
Il fait savoir que les stratégies de développement ne tiennent pas compte de l’importance du secteur bancaire et financier. Il indique que ce secteur est toujours mis à l’écart, alors qu’il peut tirer le pays de la pauvreté en finançant d’autres secteurs en développement. « Cet n’est pas normal que le secteur le plus important de la vie économique, en l’occurrence le secteur agricole, ne bénéficie pas d’un fond pour relancer la production », s’insurge-t-il.
M. Ndikumana souligne que la banque centrale tend à financer plus le secteur public que le secteur privé. Il ajoute que les dépenses créent le déficit budgétaire, causant ainsi d’énormes manques de liquidité de la banque centrale.
Ainsi, poursuit-il, cette situation de manque de liquidité incite les banques à se rabattre sur d’autre produits pour maximiser les profits, notamment l’augmentation du coût de tarification des autres services de la banque.
M.Ndikumana relève un autre problème concernant la libéralisation des banques. « Certaines banques ont tendance à maximiser le profit du taux créditeur par rapport au taux débiteur», explique-t-il.
Des recommandations à l’endroit de la banque centrale
Le président de la Parcem interpelle la banque centrale à faire preuve de maturité dans la gestion de l’économie actuelle. Sans oublier son rôle de superviseur de tout le système financier.
Il demande également à la banque centrale de bien organiser ces Etats généraux de façon à rassembler tous les partenaires, notamment les banques commerciales, les institutions financières, les clients, le gouvernement, les opérateurs économiques,… pour assainir le secteur.