Le président de l’ONG Parcem, Faustin Ndikumana, s’inscrit en faux contre la structure des comités mixtes de sécurité. «La composante civile est susceptible aux manipulations politiciennes», a-t-il déclaré ce vendredi 29 juin lors d’un point de presse.
Il intervenait au sujet des voies et moyens pour pallier les violations des droits de l’Homme. Cet activiste de la société civile s’exprime au moment où «la situation de ces derniers reste préoccupante au Burundi» selon une note de ce mercredi de la commission d’enquête sur le Burundi.
Pour rappel, les populations civiles occupent un tiers dans la composition de ces comités. Les deux-tiers reviennent concurremment à la Police, à la Justice et à l’Administration. C’est en conformité avec l’article 8 de l’ordonnance portant cahier de leurs charges.
Ce qui ne rassure pas, soutient-il, c’est que les civils adhèrent aux partis politiques. «Sur ce, ils peuvent agir sous l’influence de ces derniers et ainsi commettre des crimes inspirés notamment des discours des politiques». Néanmoins, M. Ndikumana soutient le maintien de ces comités.
Pour lui, la sécurité doit être assurée par des gens politiquement neutres. C’est pour cette raison que la loi exige des Corps de Défense et de Sécurité d’être apolitiques. Il recommande un débat au sujet de la composition de ces comités en vue de leur réorganisation.
Le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye, n’est pas de cet avis : «Ces comités constituent un organe consultatif. Ils n’ont pas une mission politique».
D’après lui, les comités mixtes de sécurité ne sont qu’au service de la sécurité publique. Quant à une éventuelle réforme de sa composition, il affirme qu’elle n’aurait pas raison d’être. «Pourquoi cette réforme au moment où ils sont efficaces sur terrain ?»