En peu de temps, ce récit allégorique du prédicateur musulman, Ramadhan Ndikumana, convié à la prière d’Action de grâce organisée à Gitega par le Cndd-Fdd, le dernier week-end du mois de janvier, fait le buzz. Un conte dédié à « Sebarundi », le Père de la Nation. Il est invité à bien scruter son entourage.
Il était une fois un roi d’un esprit clairvoyant. Contemplatif, il tombe sous le charme des hérons garde-bœufs, « Inyange ». D’un blanc immaculé, ces oiseaux sans tache forcent son admiration, il se prend d’enthousiasme pour ces créatures angéliques.
Dans sa sagesse infinie, Sa Majesté prend une décision bien réfléchie : il faut que ces êtres, symboles de pureté soient amenées à la cour afin que le Père bienveillant de la Nation puisse méditer devant leur beauté, leur grâce.
Que ces oiseaux, symboles de droiture, de loyauté, de serviabilité l’entourent, l’inspirent dans ses multiples tâches au service de son peuple bien-aimé, décrète-t-il.
« C’est à l’image du président de la République, il doit s’entourer de personnalités choisies pour leurs qualités, leurs compétences, leur loyauté, leur intégrité et leur probité », dira ce conteur, avant de poursuivre son récit.
Les désirs du roi étant des ordres, le Souverain envoie aussitôt ses officiers et ses émissaires dans toutes les contrées de son royaume à la recherche de ces hérons garde-bœufs afin de les rassembler et de les ramener au palais pour être auprès du monarque.
De nature espiègle, chipeur et opportuniste par excellence, le singe intercepte ce message venu de haut lieu. De couleur argenté, le singe se convainc qu’il peut bien se faire passer pour une colombe ou ces oiseaux tout blancs voulus par le roi à ses côtés.
Aventurier, le singe tente le tout pour le tout et trompe, pour un temps, la vigilance des envoyés du roi et il parvient à se faufiler dans le groupe des hérons garde-bœufs que Sa Majesté veut voir voltiger à la cour.
Les officiers et les émissaires du roi ont des délais à respecter et mettent à exécution leur plan de collecte. Ces serviteurs zélés se mettent à rassembler tous les hérons garde-bœufs pour les amener à la cour mais ils remarquent vite qu’il y a un intrus.
Chemin faisant, le singe est vite démasqué par les envoyés de Sa Majesté, ils le trouvent grossier au milieu de ces êtres d’un blanc éclatant. « Avec tes joues, tes bras, tes pattes, ta longue traînée de queue, même si ton pelage est argenté, comment oses-tu prétendre être un héron garde-bœufs, ’’Inyange’’ ? », demandent ces émissaires pour le confondre et le confronter devant cette évidence.
Impassible, hardi, le primate n’a pas froid aux yeux. Il jure qu’il n’est pas un singe. Sires, argue-t-il, non, je ne suis pas ce que vous croyez. Malgré mon apparence avec tous ces défauts et autres difformités, se défend-il, je suis un héron garde-bœufs. Il a beau expliquer qu’il n’est pas ce qu’ils voient, en vain.
Suspens. L’histoire ne dit rien sur la décision prise par les émissaires envoyés chercher ces oiseaux choisis par le monarque, si le faux héron garde-bœuf finit ou pas par se faire expulser. Le récit ne donne pas ce détail, pourtant de taille.
Moralité : « Avec toutes ces initiatives mort-nées, des projets qui peinent à démarrer et d’autres qui n’avancent pas, improductifs ou détournés, il faut bien voir et séparer le bon grain de l’ivraie parmi les serviteurs et autres vizirs gravitant autour de Son Excellence. Peut-être que le chef de l’Etat croit confier ces tâches aux hérons garde-bœufs, ’’Inyange’’, alors qu’au fond, il s’agit de vulgaires singes, ’’Ibikende’’ d’esprit volage, avec leurs queues pendouillant et aux mains chapardeuses ».
Et comme disait un autre prédicateur, très respecté, en d’autres temps et autres lieux, « que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! » Amen !
Ce détail de taille qui manque n est pas caché a celui qui a des oreilles pour entendre. Ce prédicateur très respecté est également connu pour ses contes cachant une vérité pour ceux qui ne sont pas concernés. Alors a chacun pour completer le suspens de l histoire mais cette dernière a sa propre véracité.
Ce conte ne dit pas si les hérons, dans leur blancheur immaculée et toute leur grâce, ne se sont pas indignés ou révoltés en remarquant qu’un intrus, le singe, tout vilain et tout disgracieux s’est glissé dans leur groupe. Ce qu’on voit, c’est que les hérons ne disent rien, mais c’est plutôt le malin singe qui parle, plaide sa cause pour convaincre le roi à force d’arguments fallacieux.
Malheureusement les choses se passent ainsi en réalité : ce sont les plus méchants, les plus corrompus, les plus malins, les plus machiavéliques… qui parviennent à avoir beaucoup d’influence sur certaines autorités. Et les collaborateurs honnêtes comme les inyange n’osent pas élever la voix de peur de se faire exclure ou éliminer.
Le conte ne le dit pas, mais le singe a peut-être réussi à convaincre le roi et obtenir une place de choix à la cour. Il se pourrait que d’autres singes l’ont rejoint pour former une équipe de choc. A la fin, se sont les singes qui vont s’imposer et contrôler les inyange et même le roi. A ce stade le roi ne pourra que pleurer et prier!
Prenez ceci comme une pure spéculation sur un conte, toute ressemblance à l’actualité ne serait que fortuite.
Pourquoi vous laissez-vous berner par les canons de beauté occidentaux? Moi je connais des créatures à la beauté angélique mais qui ont des âmes diaboliques. Et des singes tout à fait très comme il faut. Méfiez-vous des apparences. Ironiquement, le Roi sur cette caricature ressemble plus à un Méphisto simiesque qu’à un Adonis Inyange. Cette fable laisse un goût amer d’inachevé. Comme si on voulait critiquer l’entourage, mais pas le Roi tout nu qui se croit au-dessus dessus de toute contingence humaine.
@ Jereve. Et si le malin singe prenait le Palais Royal, en y introduisant , par ses ruses ses congeneres qui le prendrait d,assaut? on a vu cela dans Animal Farm d ‘Orwell( avec les cochons).
Les Inyange seraient alors largues au rang inferieur ou tout simplement chasses. phenomene courant!!!
Uravuga ntuvura
Prière, corrigez
Encore une une fois coup de chapeau à toi cher Abbas
Qui ne peut tomber amoureux de ton style sans oublier le fonds de tes écrits ?
as tu fait la philologie romane à l’université?
Wow !! Nuwanka urukwavu armer ko ruzi kwiruka
Bravo à toi Abbas! Uri « Inyenyeri » imurikira aBarundi!!!
Malheureusement au burundi ce sont les incompétents qui sont primés.remarquez que chaque fois qu’il y a quelqu’un qui vient changer les choses dans le bon sens il est immédiatement combattu et écarté pcq les malfaisants n’aiment pas le changement ils préfèrent le statut quo pour continuer à appauvrir le peuple