Fin février, le réseau africain pour la paix, la réconciliation et le développement durable (RAPRED-Girubuntu), en collaboration avec Afrokids-International, a réuni une quarantaine d’invités, tous venus réfléchir sur le partenariat entre Baden Würtemberg et le Burundi. Motivés par un partenariat pour la paix et la réconciliation, tous les intervenants ont démontré que l’objectif est bel bien réalisable. Petite plongée au cœur des interventions passionnantes.
Il faisait beau, le 27 février dernier, à Karlsruhe. L’hiver avait été clément, le soleil était au rendez-vous bien qu’il soit attendu le 21 mars, date officielle de l’arrivée du printemps 2015. Ce qui explique peut-être la participation massive du public issu de diverses origines : Burundais, Rwandais Congolais, Ivoiriens, Français et bien évidemment des Allemands. Les Burundais ont battu le record de la participation en nombre et ont fait beaucoup d’efforts pour arriver à Karlsruhe. Depuis Liège (Belgique) par exemple, d’où une délégation de 4 personnes du FNL était venue, il faut compter pas moins de 1200 km aller-retour, une distance parcourue en un jour. Bien que les routes soient bonnes, il fallait tout même être convaincu du bien-fondé du projet du RAPRED-Girubuntu qui estime encore que la paix, la réconciliation et le développement durable sont intimement liés. Même au Burundi où les efforts semblent actuellement voués à l’échec.
Dans leurs conférences, certaines personnalités ont exprimé leur souhait de voir se développer un partenariat entre le Burundi et Baden Würtemberg.
C’est le cas de Steffen Groß, pour qui il y a de fortes chances pour que le partenariat entre les deux pays soit davantage renforcé. Avis favorable également pour Madame Inge Auer qui a parlé du partenariat entre l’archidiocèse de Freiburg et l’Eglise catholique du Peru. Pour elle, le partenariat concerne d’abord la rencontre des personnes et non les intérêts matériels. Et de souligner combien le partenaire riche a aussi beaucoup à recevoir du partenaire moins riche matériellement.
Pour le P. Déogratias Maruhukiro, initiateur du RAPRED-Girubuntu, l’engagement du Sanctuaire de Mont Sion pour la Paix au Burundi a été une expérience enrichissante, même s’il risque d’être sapé par d’éventuels dangers que courent le Burundi avant et après les élections de 2015. Il a formulé les vœux de voir le partenariat entre Baden Würtemberg et le Burundi s’engager pour la promotion de la paix et la réconciliation.
Ce beau projet de RAPRED-Girubuntu, destiné à conduire les pays africains vers paix et la réconciliation, a été réalisé grâce au financement du gouvernement de Baden-würtemberg. Si les invités attendus ont répondu présent à l’invitation, il faut reconnaître que l’absence de l’ambassadeur du Burundi en Allemagne a été vite remarquée. Mais il s’était excusé parce qu’il devait préparer une grande réunion à Berlin, la capitale de l’Allemagne.
Le RAPRED-GIRUBUNTU en bref
Le RAPRED-Girubuntu dit avoir un rêve d’une Afrique paisible et prospère, un continent réconcilié avec lui-même. Le réseau voudrait participer à la sensibilisation pour la paix et le développement dans les pays Africains, ceci pour la mise en place d’une base solide de maintien de la paix. Le réseau veut aussi promouvoir la recherche dans différents domaines, des cadres d’apprentissage et de sensibilisation pour la promotion de la culture de paix.
A travers les recherches, les séminaires et diverses formations, deux principales voies seront privilégiées : la famille et l’école.
A travers la famille, un accent particulier sera mis sur le rôle de la femme. En Afrique les femmes sont le cœur de l’éducation des enfants ; les impliquer dans l’éducation à la paix, et à la réconciliation pourrait contribuer à promouvoir une nouvelle culture de paix et de réconciliation dans les sociétés déchirées par les divisions de tout genre.
L’école sera aussi la voie privilégiée du RAPRED-Girubuntu. Le réseau voudrait prolonger son engagement dans l’éducation à la paix et à la réconciliation dans le domaine de l’enseignement de base et de l’université. Sur la base de recherches et d’études, on tentera de développer des modules de formation sur l’éducation à la paix et à la réconciliation adaptés au secteur de l’enseignement primaire. Le RAPRED-Girubuntu voudrait aussi s’engager et participer dans la mise en œuvre d’un projet de création d’un institut d’étude et de recherche pour la paix, la réconciliation et le développement durable en collaboration avec des universités intéressées. Plus de renseignements: http://www.rapred-girubuntu.org
Par Déo Negamiyimana