Les déboires du CNARED font jubiler une partie de la classe politique burundaise. En privé, un ami, membre assez influent du parti au pouvoir m’a écrit pour me féliciter, dans mon billet d’hier, d’avoir pointé les « minables petits politiciens du CNARED ». Sur les réseaux sociaux, c’est la curée. Les qualificatifs, les uns plus infamants que les autres, fleurissent. Eh ! Attendez, « relax » ,comme disent les jeunes. Il n’y a pas de quoi pavoiser, les amis ! Ces « types » du CNARED (le mot est employé à dessein) sont le reflet de la crasse, pardon, de la classe politique burundaise. Certains jubilent avec cette histoire d’un petit laptop litigieux. Oui, c’est vrai que ce n’est pas glorieux…Mais arrêtez de jouer les vierges effarouchées, il y’a suffisamment de casseroles dans tous les camps. «Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! » dit la Bible, souvent citée ces derniers temps.Tiens, il n’y a pas très longtemps par exemple, un petit avion, un joli petit Falcon a disparu de tous les radars. Il ne faut pas avoir la mémoire courte.
Ce qui se passe doit interpeller tout le monde. Le CNARED n’est pas constitué par des étrangers, ce sont des connaissances, des amis, des frères, ce sont des anciens membres du parti au pouvoir. Le CNARED, ce ne sont pas des extraterrestres. C’est un peu notre miroir. En Kirundi on dit que « uwawe atamba nabi ukiyaga… » , c’est intraduisible. Seuls les « Kirundiphones » comprendront et tant mieux. Le mauvais linge se lave en famille.
Nous sommes des frères. Au lieu de se réjouir, il faudrait plutôt essayer de trouver des solutions. Comme disait Luther King, « nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »