Dans un point de presse tenu ce 12 juin 2013, Faustin Ndikumana, à la tête du Parcem, fustige les dispositions de la nouvelle loi sur la presse dans le domaine économique.
Le droit de diffuser des informations ou de publier des documents ne peut être invoqué si ceux-ci sont en rapport avec … i) des informations portant atteinte au crédit de l’Etat et à l’économie nationale (Article 19 de la nouvelle loi sur la presse).
Et Faustin Ndikumana ne mâche pas les mots : « Comment ne pas parler des indicateurs macro-économiques, tels que le déficit budgétaire, le taux d’inflation, la monnaie et les échanges, qui permettent au pays d’évaluer la performance économique dans le chemin de la lutte contre la pauvreté ? »
Par ailleurs, dans le processus d’intégration du Burundi dans la Communauté Est Africaine où l’on envisage l’union monétaire, impossible de ne pas parler de l’économie nationale : « Chaque pays membre doit, en toute transparence, publier ses indicateurs de convergence liés à la monnaie et au crédit : taux de déficit budgétaire par rapport au PIB, taux d’intérêt, taux de change, etc. Impossible d’imaginer qu’on ne puisse pas commenter ces chiffres, les analyser », analyse le président du Parcem.
Une occasion pour M. Ndikumana de déplorer le faible accès du public aux principales informations budgétaires alors que, selon toujours Faustin Ndikumana, le document de politique nationale de l’aide publique au développement, validé devant les partenaires, recommande de renforcer cette transparence, « notamment la publication mensuelle du tableau des opérations financières (Tofe) » …
Et de recommander la révision de cette loi dont la promulgation a suscité un tollé général de tous les partenaires, tant nationaux qu’étrangers : « On ne peut pas prétendre lutter contre la pauvreté quand on interdit de s’exprimer sur le secteur économique alors que celui-ci constitue l’alpha et l’oméga de la vie de toute société », a-t-il conclu.