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La nouvelle loi de la presse adoptée à l’Assemblée : tout journaliste devra avoir un diplôme de niveau licence, au moins

05/05/2013 Commentaires fermés sur La nouvelle loi de la presse adoptée à l’Assemblée : tout journaliste devra avoir un diplôme de niveau licence, au moins

La loi portant modification de celle de du 27 novembre 2003 régissant la presse au Burundi vient d’être votée à l’Assemblée Nationale ce mercredi 3 avril. Alexandre Niyungeko, de l’UBJ, parle d’une volonté de "fermer les médias indépendants".

<doc7626|left>Le projet de loi a été adopté par tous les députés (82), moins les 15 provenant du parti Uprona (à l’exception de Bonaventure Niyoyankana) et deux abstentions. [Téléchargez-le ici …->http://www.iwacu-burundi.org/IMG/pdf/LP_Parlement.pdf]
Parmi les innovations apportées, à retenir la disposition sur l’épineuse question de la carte de presse : c’est le CNC – Conseil national de la communication (dont les membres sont nommés par décret) qui sera désormais chargé de l’octroyer et de la retirer "temporairement ou définitivement" en cas de délit de presse.
Par ailleurs, la loi amendée oblige tout journaliste d’avoir un diplôme de niveau licence, au minimum. Cette injonction frappe également les journalistes qui ont plus de dix ans d’expérience sans avoir obtenu ce document : ils ont cinq ans pour être en règle. Pour les techniciens, ils doivent aussi détenir une attestation montrant qu’ils ont été formés en tel ou tel autre domaine.

A l’article 56 de la loi de 2003, la loi précise qu’en cas de synergie, chaque médium est responsable de ses diffusions. Elle introduit également une série d’amendes transactionnelles forte de 300.000 à 2 millions Fbu pour tout organe de presse ou de communication qui aura publié ou diffusé des informations relevant de certains délits.

Pour ce qui est de la protection des sources, "si ces dernières rentrent sous le coup des infractions en matière de sécurité de l’Etat, de l’ordre public, du secret de la défense", elles pourront être dévoilées.
La nouvelle loi interdit par ailleurs la diffusion d’informations ou de documents en rapport avec "le secret de Défense nationale, la monnaie et le crédit public, des informations susceptibles de porter atteinte au crédit de l’État et à l’économie nationale, ou faisant la propagande de l’ennemi de la Nation en temps de paix comme en cas de guerre".

Des mesures qui sont de loin de plaire au sein de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), les dispositifs de la nouvelle loi étant qualifiées de "liberticides pour la presse indépendante." Les yeux sont maintenant fixés sur le Sénat, qui devrait de nouveau examiner le texte avant de l’entériner pour une adoption définitive.

CNC

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