Les conditions de salaire et de travail ne sont pas bonnes et la nouvelle équipe de l’union burundaise des journalistes(UBJ) compte déployer les efforts nécessaires lors de la négociation d’une convention collective pour les améliorer.
Un récent congrès de l’UBJ a reconduit dans ses fonctions le président sortant, Alexandre Niyungeko, et apporté du sang neuf à la nouvelle équipe qui doit vite se mettre en ordre de bataille pour que la corporation ait un environnement de travail mieux respirable. Le sortant affiche déjà sa satisfaction d’avoir été reconduit et ce n’était pas gagné d’avance « étant donné qu’il y avait beaucoup de journalistes qui pouvaient devenir président ». Il indique qu’il va s’atteler en priorité à la négociation d’une convention collective : « Nous avions essayé durant le premier mandat. Il est maintenant question d’aller au fond des choses avec les responsables des médias et nous espérons qu’ils seront réceptifs. » D’autres défis sont relatifs aux différentes lois qu’il faut améliorer dans le sens de consacrer la liberté de la presse au Burundi. Il pense aussi à la mise en place d’un fonds d’entraide et de solidarité. Par ailleurs, il souligne qu’ils vont capitaliser les efforts et mettre en place une structure forte qui va s’occuper des activités quotidiennes. Et de conclure : « Je suis content d’avoir deux femmes dans la nouvelle équipe et qui proviennent des médias privés ».
L’une des nouvelles venues au sein de l’équipe dirigeante de l’UBJ est Mme Annick Ndayiragije. Pour elle, c’est un plus d’avoir des femmes au sein de la direction de l’UBJ. Et d’ajouter : « Le syndicat a fait trois ans sans femme dans le comité. J’espère qu’elles vont aller de l’avant dans la participation aux activités syndicales. » Quant aux problèmes de la corporation, les journalistes du public ou du privé ont les mêmes difficultés qui riment avec les salaires de misère, les heures supplémentaires impayées. « Si le journaliste est mal payé, c’est un candidat potentiel à la corruption », fait-elle remarquer. Elle pense qu’il faut se mettre ensemble pour chercher le développement de tous les journalistes.
Pour Esdras Ndikumana, correspondant de la radio France Internationale (RFI, en Français), le défi majeur de l’UBJ est de fonctionner réellement comme un véritable syndicat et savoir défendre les intérêts de la corporation. « Il y a des pigistes sans contrat, sans sécurité sociale. Il y a des journalistes mal payés ou pas. Il faut un véritable syndicat de défense des intérêts des journalistes », signale-t-il. Selon lui, la plupart des syndicats sont nés sans moyens et les gens doivent accepter de faire des sacrifices.