La prison de Muyinga a frôlé la mutinerie après le décès d’un mineur. L’Association des volontaires pour la défense des prisonniers (AVDP) stigmatise le comportement de la direction de cette maison de détention.
29 juillet, mourrait Elias Nishemezwe, un jeune de dix-sept ans, écroué pour participation à des bandes armées. La prison de Muyinga entre en effervescence. Les détenus préposés pour le nettoyage de la prison refusent de sortir les ordures.
Selon l’AVDP, les prisonniers se désolent de l’indifférence coupable du directeur : il n’a pas pris la décision d’évacuer à temps le mineur Elias Nishemezwe vers l’hôpital. Pourtant, affirme toujours l’AVDP, les prisonniers ont alerté le service social et la direction, trois jours avant. Plutôt que d’assister cette personne en danger, la responsable du service social aurait ironisé sur le sort du malade : « Il souffre peut-être du trop de pâte de manioc ou de maïs servie par la prison. »
Selon toujours l’AVDP, ce n’est qu’à 13h30 que le mineur a été transporté à l’hôpital. Mais c’était trop tard : les sphincters anaux venaient de lâcher. Sur le certificat de décès, l’Hôpital de Muyinga se contentera de marquer : « Mort des suites de sa maladie. »
Selon un membre de sa famille, il y a onze mois, Elias Nishemezwe quitte l’école (troisième primaire) pour aller garder les chèvres du Tanzanien Safari Manjara. Un jour, avec deux autres gardiens, ce natif de Bwambarangwe en province Kirundo rentre avec un bois qu’il brandit comme fusil. Il se fait prendre en photo tenant ce bois. Une vingtaine de Burundais parmi ceux qui travaillent dans les plantations de tabac, de maïs, d’arachide et de riz du riche tanzanien se feront aussi prendre en photo. De retour au Burundi, ils sont arrêtés. Infraction : participation à une bande armée. Preuve du ministère public : les photos.
Une maladie polémique
L’AVDP soupçonne des coups reçus lors de la garde à vue. Pour preuve : il crachait du sang. Mise au point des prisonniers arrêtés en même temps que le mineur : personne n’a été battu, encore moins torturé. Mais, comme cette association, ils reconnaissent que le mineur crachait du sang pendant au moins trois jours avant sa mort.
La direction, quant à elle, fait remarquer que le jour de sa mort, le mineur s’est présenté à la direction, sans être soutenu par qui que ce soit, pour apposer sa signature sur l’assignation de la justice. Un signe que sa santé n’était pas si grave. Nuance des prisonniers : pour arriver à la direction, le mineur se faisait soutenir, par moment.
Toujours dans sa contre-attaque, la direction affirme que, selon les infirmiers de la prison, le malade était sous traitement du paludisme et que de toute évidence, il est mort de cette maladie. Mais aucune source à l’intérieur de la prison ne confirme cette information.
Comme réaction, l’AVDP stigmatise le comportement du directeur de la prison. « Une fois écroué, le prisonnier perd sa liberté, mais garde le droit de se faire soigner, quelle que soit la lourdeur de l’infraction », martèle Jean Nayabagabo, responsable de l’AVDP en région nord.
Signalons que la quasi-totalité des prisons font face à l’insuffisance d’éléments de police pénitentiaire, ce qui handicape l’évacuation à temps des détenus malades.
Cette histoire si malheureuse n’est pas bonne pour le Burundi.
Kutubaha ikiremwa muntu, meme un enfant malade, emprisonne injustement! Benediction ou malediction?
Aha kw’isi, ntubeshwaho n’ikibi ukorera abandi, bon kirashobora kukumaza iminsi…ariko, wewe Directeur, bamwe mubo musangiye umugambi mubi wo kugirira nabi abandi, hari naho muzoheza namwe « mukimbura » ivyamwa vy’ivyo mwabivye!
Mort pour avoir brandi un morceau de bois comme fusil ! Remarquez que le geste n’était même pas dirigé contre qui que ce soit, surtout pas contre les forces de l’ordre. Vous savez très bien que les imbonerakure font des marches militaires et simulent le même geste du fusil en bois depuis longtemps. Les photos existent. Cela ne gêne ni le pouvoir ni la justice. Eh oui, à mandat boiteux, justice bancale.
je pense que pour votre article vous pouvez trouver un autre mot:( Négligence) ou incompétence même les autres détenus pensent qu’il avait besoin d’être soigner. Acceptons qu’il était suivi pour le paludisme mais s’il en est mort ce qu’il était gravement malade mr le directeur et qu’il fallait le laisser sortir pour se faire soigner.A un jeune de 17 ans on lui dit tu as l’avenir devant toi, mais malheureusement pas chez nous. Triste.