« Les médicaments remboursables aux affiliés par la Mutuelle passent de 1255 à 826 », fait savoir Uwineza Marie Noëlla, directrice des prestations à la Mutuelle de la Fonction publique (MFP). Selon elle, les médicaments rayés de la liste sont des génériques présentés, par des pharmaciens, comme des spécialités. « Tous ces produits pharmaceutiques sont fabriqués en Tanzanie, en Inde et au Kenya avec des noms attrayants. » Grâce à ces noms poursuit-elle, ces produits sont vendus à un prix exorbitant.
Annonciate Sendazirasa, directrice générale de la MFP, s’indigne qu’un médicament qui coûterait 3000 BIF se vend à 30.000 BIF dans les pharmacies. « Pourquoi acheter un médicament plus cher pour son emballage ?» Elle indique que la liste n’a pas été faite en catimini mais en collaboration avec les médecins, les pharmaciens et le ministère de la Santé.
Les arguments de la MFP ne convainquent pas le Cadre d’expression des malades du Burundi (Cemabu). « Notre insatisfaction est fondée sur le fait que certains de ces médicaments se trouvent sur la liste des médicaments jugés essentiels au Burundi et qu’ils sont prescrits par les médecins », réagit Sylvain Habanabakize, porte-parole de cette organisation. « Si la Mutuelle a pitié de ses affiliés, qu’elle réduise le montant prélevé aux salaires de ses affiliés afin qu’ils aillent s’approvisionner à 100% dans les pharmacies privées. »