La ville de Bujumbura est confrontée à une vraie menace des eaux du lac Tanganyika qui continuent de monter. Des habitations privées et des infrastructures publiques clés sont petit à petit mais sûrement submergées.
Parmi les sites les plus touchés figure le port de Bujumbura, un hub vital pour le commerce régional. Les effets dévastateurs de cette montée des eaux qui perturbent gravement les opérations de chargement et de déchargement des marchandises se font déjà sentir à cet endroit.
Des responsables du port témoignent de l’ampleur des dégâts. Ils signalent en effet que plusieurs entrepôts, dont les stocks H7, H8 et H6, ont déjà été inondés. Ce qui rend leur utilisation impossible. Même le stock H5 n’est pas épargné puisque son attaque par ces eaux est imminente.
Les autorités portuaires ont été contraintes d’évacuer une partie des marchandises pour prévenir tout dommage potentiel.
« Vers midi, les vagues du lac Tanganyika déversent de l’eau dans le port. Ce qui provoque l’inondation dans plusieurs endroits du port. Pour le stock, nous essayons de déplacer les marchandises dans les stocks qui ne sont pas encore inondés », explique un des responsables du port de Bujumbura.
Par ailleurs, le service de facturation des documents automobiles de l’Office burundais des recettes (OBR) opérant à partir du port a été contraint de migrer vers un autre endroit éloigné du lac Tanganyika pour pouvoir continuer à fournir ses services. Une décision qui témoigne de l’ampleur des perturbations causées par la montée des eaux sur les activités économiques et administratives dans la ville.
Les travaux de réhabilitation du port de Bujumbura sont également perturbés par cette catastrophe. Les équipes de construction se retrouvent confrontées à des défis accrus alors qu’elles tentaient de protéger des infrastructures essentielles à la vie économique du pays. Les coûts et les délais de ces projets sont susceptibles d’augmenter.
La situation est tout aussi critique du côté de l’avenue du Large, une avenue majeure qui traverse la ville de Bujumbura en longeant les rives du lac Tanganyika. Là aussi, les eaux menacent la stabilité des infrastructures. Certaines sections de la route sont pour le moment impraticables.
A titre d’exemple, le restaurant Tanganyika et la plage Safi Beach se retrouvent actuellement isolés. Leurs abords sont engloutis par des flots d’eau. Les véhicules sont contraints de foncer dans l’eau pour accéder à ces endroits.
« Il faut que les autorités régionales et internationales unissent leurs efforts pour atténuer les effets de la montée des eaux. Des mesures d’urgence sont aussi nécessaires pour protéger les populations et les infrastructures vulnérables. », commente un agent du port de Bujumbura.
Des habitations menacées par la montée des eaux
Au sud de la capitale économique, dans le quartier de Kibenga Large, des maisons sont aussi inondées. Certains de ses résidents ont été obligés d’abandonner leurs foyers. Les habitations les plus proches du lac Tanganyika sont particulièrement vulnérables puisque leurs fondations sont éprouvées par les assauts répétés des vagues des eaux du lac. Certaines ont même déjà cédé sous la pression tandis que d’autres résistent encore mais pour combien de temps.
Bien plus, le problème ne se limite pas uniquement à la perte matérielle. Il y a aussi la contamination des eaux par des déchets et des eaux usées en provenance des fosses septiques détruites par les eaux du lac Tanganyika. Ce qui présente également un risque sanitaire pour les habitants.
Face à cette situation alarmante, Désiré Bundoyi, expert en réduction et gestion des catastrophes qui travaille pour la Croix-Rouge au Burundi, parle de l’urgence pour déplacer les populations vivant près des rives du lac Tanganyika vers des zones plus sûres.
Il met en évidence le niveau exceptionnellement élevé des eaux, atteignant une hauteur de 776,62 m bien au-dessus de la normale qui est de 723 m. Il évoque également les prévisions météorologiques de l’Igebu (Institut géographique du Burundi) qui annoncent des pluies abondantes pour cette année. Ce qui alimente les craintes d’une aggravation de la situation.
On parle de la montée des eaux du la Lac TANGANYIKA mais on oublie que la cause principale est l’action humaine incontrolée .
On construit n’importe où et n’importe comment .
Aussi le lac TANGANYIKA et les rivières sont apparemment devenus des dépotoirs des déchets urbains .
Maintenant Le lac TANGANYIKA est entrai de lancer le cri d’alarme
Concernant les prévisions de l’IGEBU:
https://www.iwacu-burundi.org/des-previsions-meteos-contraires-a-la-realite/