Lundi 04 novembre 2024

Environnement

La montée des eaux du lac Tanganyika : des villas inondées

17/04/2021 7
La montée des eaux du lac Tanganyika : des villas inondées
Des ouvriers en train de bloquer les eaux du lac Tanganyika sur l’avenue Gitega à Kabondo Ouest

En plus des plages submergées, des pans de route qui s’effondrent, beaucoup de maisons situées dans les quartiers en bordure du littoral du lac Tanganyika sont inondées suite à la montée des eaux. C’est surtout dans les quartiers de Kinindo et Kabondo Ouest, au sud et au centre de la ville de Bujumbura.

« Nos voisins se sont retrouvés obligés de partir. Ils n’avaient aucun accès à leurs maisons. Les routes sont impraticables », indique un habitant de Kinindo. Sur une seule avenue, 4 ménages ont déménagé dans des maisons de location.

Il n’est pas rare de croiser dans ces quartiers, de gros camions lourdement chargés d’équipements ménagers venus pour le déménagement des familles ayant des maisons situées tout près du lac.

Parmi les habitations menacées, figurent des écoles  et l’Université Martin Luther King. Dans ces localités, des camions remplis de sable font des navettes pour essayer de couvrir les routes inondées et les rendre plus ou moins praticables.

Mais il arrive que ces camions s’embourbent et restent coincés et pour sortir de là, ils sont tirés par des dépanneuses postés dans les parages et qui se tiennent toujours près pour intervenir.

A Kabondo Ouest, l’immeuble 3 UN Tanganyika House abritant les agences onusiennes telles que Unicef, Fnuap et Onu Femmes; est protégé par un mur de protection d’un côté, mais pour l’autre, des ouvriers essaient de bloquer les eaux du lac Tanganyika par des sacs remplis de sable.

Les habitants de ces quartiers se disent inquiets face à cette montée des eaux du lac Tanganyika. Ils interpellent les autorités habilitées à prendre à bras le corps cette question pour trouver une solution à cette situation.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Une fois le débordement s’avérer périodique,il faut que le gvt fait le possible pour proteger les quartiers riverains du lac tout en mettant une solution durable.

  2. Libere Nitunga

    Dans une interview du DG de l’IGEBU, celui-ci demande expressément aux habitants de Kajaga, Kibenga et du Port de Bujumbura, de se préparer à quitter les lieux.
    On y apprend aussi que ces zones, ainsi qu’une partie de l’Aéroport, se trouvent en réalité à une altitude inférieure à celle du Lac.
    Si la montée des eaux continue, une autre question qui risque de se poser sous peu est la probable inondation du cimetière de Mpanda avec tout ce qui peut en résulter en matière de contamination des eaux du Lac, principale source d’eau potable de la Ville de Bujumbura.

  3. Libere Nitunga

    Ces derniers temps, la montée inhabituelle des eaux du Lac Tanganyika est une source de préoccupation, particulièrement pour les riverains proches du Lac, mais pas seulement.
    En effet, le risque de graves perturbations des activités économiques nous concerne tous.

    Certains faits méritent d’être relevés :

    1. Niveau moyen du Lac : 772.7m
    2. Apports : Pluies directes sur le Lac + Affluents.
    3. Sorties : Evaporation de surface + Exutoire rivière Lukuga
    4. Montée anormale des eaux : S’étend sur plusieurs années, en flux comme en reflux.
    S’il y a montée, le retour à la normale est donc une question de mois, voire d’années !
    Depuis 2020 il y a une montée continue, qui n’a pas été suivie d’un retour au niveau normal pendant la saison sèche.
    5. En date du 19/04/2021, le niveau du Lac était à 776.45m. Encore 0.55m et le Port de Bujumbura sera inondé.

    Proposition d’actions

    1. Suivi journalier du niveau du Lac, et information du public, particulièrement les proches riverains.

    2. Discussion des hypothèses de l’évolution et information des riverains en fonction de leur niveau de risque, afin que personne ne soit pris au dépourvu, si jamais il devait déménager.

    3. Engager des discussions avec la RDC pour éventuellement nous permettre de baisser le niveau de la prise d’eau de la Lukuga (drague) d’environ 2m sur une longueur de quelques centaines de m, avec éventuellement une écluse. Cela conduirait à une augmentation du débit de la rivière et à une diminution conséquente du niveau du Lac.
    Parmi les 4 éléments qui influencent le niveau du Lac, c’est le seul sur lequel on peut jouer.
    Les autres étant le débit des affluents, les pluies directes sur le Lac et l’évaporation. On a peu de prise sur eux.
    Puis en cas d’accord avec la RDC, lancer rapidement des études de faisabilité puis d’exécution.
    Bujumbura est la plus grande ville qui se trouve sur le Lac, suivie par Kigoma, Uvira, etc.
    Donc même si la plus grande partie du lac se trouve en Tanzanie et au Congo, nous sommes les 1ers interpellés par cette catastrophe. Cette action bénéficierait à toutes les villes riveraines du Lac, mais le Burundi est bien placé pour en être la locomotive.
    Dans la mesure où la montée du niveau du Lac correspond généralement à une forte pluviométrie dans la sous-région, la RDC pourrait avoir des réticences quant à l’impact de cette opération sur le niveau du fleuve Congo, lui-même fort probablement en crue.
    Toutefois, on est tranquilles au moins sur un point : le fleuve Congo se déversant dans l’Océan, on ne risque pas d’avoir des objections de montée conséquente du niveau des eaux à Kinshasa.

  4. Kariburyo Abderaman Mahmoud

    Je comprends que les sinistrés demandent aux autorités de trouver des solutions à ce problème des inondations. Malheureusement la seule solution valabble aurait été de ne pas attribuer des parcelles dans ces terrains que l’on connaissait inondables. Aujourd’hui il est donc trop tard, les habitants de ces lieux devront vivre avec ces intempéries malgré eux parce qu’elles vont s’accentuer avec les effets des changements climatiques. L’ex ministre de l’environnement, Mbonerane avait pourtant sonné l’alarme, les gens se sont moqué de lui. Qui vivra verra.

    • Yani

      @Kariburyo Abderaman Mahmoud
      Il paraît que ces terrains auraient déjà été inondés vers 1930 et 1963. Le changement climatique serait-il cyclique comme le prétendent quelques personnes (climatosceptiques)?

      • Pouvons-nous dire ça peut être périodique?

      • Bandyambona

        Le changement climatique est bien réel mais l’élément déclencheur est bien la croissance rapide de la population,la déforestation et la pollution qui s’en suivent.La population burundaise a une croissance insoutenable.Que sont devenues les politiques de planning familial?

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