<doc516|right>{« Les grands hommes discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements, et les petits esprits discutent des gens »} (Eleanor Roosevelt)
Les choses sont simples. Celui qui n’est pas d’accord avec la politique de la Commission Nationale Terre et autres Biens, CNTB, incarnée par Mgr Serapion Bambonanire, devient de facto un ennemi de ce dernier. Tout le monde doit accepter sa politique, ne rien dire, surtout ne pas critiquer. Tout est parfait à la CNTB. Ceux qui avancent un autre avis ont « un agenda caché ». Les médias qui donnent la parole aux citoyens, qui se disent à tort ou à raison lésés, font du « lynchage médiatique. » Car tout va bien à la CNTB.
Voilà en gros, résumé, la vision de Mgr Serapion Bambonanire.
Lors de ce fameux discours à l’ouverture des journées consacrées au travail de la CNTB, Mgr Bambonanire a assuré que sa commission« a une explication pour chaque décision prise jusqu’ici. » Une bonne décision cela s’entend. Car sa Commission ne se trompe pas.
Or, les contestations fusent de presque partout. Des citoyens s’estiment spoliés. Cela peut être vrai ou faux.
Le journal Iwacu n’a jamais dit que le travail du prélat est facile. Au contraire. Au Burundi, la question de la terre est complexe, délicate.
Et loin de nous l’idée de légitimer les injustices passées. Mais nous nous donnons la parole à tous. Même à ceux qui contestent les décisions de la CNTB. C’est notre rôle de faire entendre un autre son de cloche. Et Mgr Bambonanire ne devrait pas s’en offusquer. Dans une démocratie, on doit accepter toutes les opinions, même celles qui ne vous plaisent pas.
Nous espérons aussi que la CNTB va pouvoir allier la justice et la réconciliation. Ne pas résoudre un problème en créant un autre. Comme homme d’Eglise, nous pensons qu’il est sensible à cette voie.
Lors de cette rencontre au King’s Conference Center, Mgr Bambonanire a attaqué nommément des citoyens qui seraient contre sa politique. C’est triste.
Prenez plus de hauteur. Privilégiez le dialogue. Sur cette question difficile, vous ferez difficilement l’unanimité. La messe n’est pas dite, Monseigneur.