Au moment où le monde entier célébrait la journée dédiée aux personnes âgées ce 1er octobre, les conditions de vie de ces dernières laissent à désirer. Certaines d’entre elles errent en plein cœur de Bujumbura à la quête de quoi se nourrir.
« Cela fait vingt-cinq ans que je suis dans la rue. Si je ne viens pas mendier, je n’aurai pas de quoi nourrir mes trois petits-fils, ni comment payer leur scolarité », se lamentait une mendiante âgée de 65 ans. « Je vis dans la précarité comme vous pouvez le constater. De plus, je suis la seule qui reste de toute la famille, ils sont tous morts», confie Angéline Nkundwanabake, mendiante aussi.
Néanmoins, dans la déclaration de la ministre en charge des Affaires sociales à cet effet, celle-ci n’a rien dit au sujet des personnes âgées en situation de rue.
Mais, cette journée arrive en effet, au moment où aucune loi ne plaide en faveur des personnes âgées. « Il y a un défi en matière d’assistance sociale pour cette catégorie de personnes », souligne Me Cyrille Fresh Isirahenda, expert juridique, représentant légal de la Famille d’accueil et de soutien aux personnes âgées et aux orphelins (Faspao).
« Il faut des textes juridiques sur les personnes âgées »
Selon lui, la précarité des centres d’accueil de ces personnes âgées et le manque de fonds alloués à leur fonctionnement en sont à l’origine. «Seuls cinq centres spécialisés dans l’accueil et l’assistance aux personnes âgées existent », a précisé Me Cyrille Isirahenda.
Pour ce qui est du sort réservé aux personnes âgées en situation de rue, cet avocat déplore la non-assistance à ces personnes. « celles qui se trouvent dans les centres d’accueil sont autour de 5% de toute la population âgée au Burundi », fait savoir le représentant de la Faspao.
Il rappelle que le gouvernement a mis en place une mesure de subvention des soins de santé. Cependant, il parle de longues procédures pour en bénéficier : «il doit y avoir un certificat d’hospitalisation, lequel devra être acheminé au ministère de la solidarité nationale, mais en attendant, les frais payés ne sont pas remboursés ». Et aussitôt d’indiquer que cette mesure ne prévoit rien sur les personnes âgées en situation de rue et en pleine dépendance.
Me Cyrille Isirahenda appelle le gouvernement à élaborer des textes juridiques spécifiques aux personnes âgées. Pour lui, « elles devraient bénéficier d’une assistance juridique, vu les litiges liés à l’héritage auxquels elles sont souvent confrontées, et pour la plupart des cas qui à l’origine de leurs conditions d’abandon».