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La mauvaise humeur des enseignants de la province Ruyigi

09/11/2012 Commentaires fermés sur La mauvaise humeur des enseignants de la province Ruyigi

Les enseignants de Ruyigi sont très remontés contre le gouvernement. Ils se disent maltraités par rapport aux autres travailleurs de la Fonction publique.

Joseph Ndayishimiye, représentant à Ruyigi du syndicat Conapes qui rassemble les enseignants n’y va pas par quatre chemins : «Nous subissons une injustice notoire en ce qui concerne les salaires et les avantages sociaux.»  D’après lui, il y a une inégale répartition des primes et indemnités entre enseignants et autres travailleurs de l’Etat burundais. Il souligne qu’il est très difficile que l’enseignant se concentre exclusivement à son travail alors qu’il ne parvient pas à joindre les deux bouts du mois : «Du coup, le rendement au niveau de l’enseignement en pâtit».
Selon Joseph Ndayishimiye, le gouvernement manifeste un mépris sans nom envers les enseignants. Il signale que plus de 3000 enseignants de la province Ruyigi reçoivent une enveloppe de 500 mille Fbu, le 1er mai, jour de fête du travail, pour le rafraîchissement. Avant d’ajouter : «Nous réclamons une organisation des Etats généraux sur l’éducation».

Les revendications des enseignants

Ils réclament des parcelles octroyées par le gouvernement suite aux accords conclus entre eux et ce dernier. Selon P.N., professeur dans un Lycée de Ruyigi, les enseignants de cette province ont été oubliés. D’après lui, des parcelles sont en train d’être distribuées à Kinyabakecuru, quartier Sanzu, et tout près du marché de Ruyigi. «Mais on n’a jamais pensé aux enseignants», s’indigne-t-il.  Les enseignants de la province Ruyigi fustigent le favoritisme, surtout au niveau du primaire, qui s’observe dans le choix de ceux qui participent à des formations. D’après eux, pour bénéficier de ce privilège, il faut être proche du directeur de l’école. Ils demandent à la direction provinciale de l’enseignement en province Ruyigi de leur octroyer les frais des documents pédagogiques, car deux mois après la rentrée scolaire, ils ne les ont pas encore obtenus.
Joseph Ndayishimiye demande aux enseignants de toujours faire leur travail avec professionnalisme. Et de défendre leurs intérêts, tout en restant dans la légalité.

« L’harmonisation des salaires est la seule solution »

Déogratias Ntunguka, directeur provincial de l’enseignement (DPE) à Ruyigi, est conscient des bas salaires des enseignants. Toutefois, il garde espoir. Selon lui, la politique du gouvernement d’harmoniser les salaires va aider à supprimer ces inégalités salariales.
M. Ntunguka réfute les allégations de favoritisme dans les formations pédagogiques car, d’après lui, ils travaillent sur les critères définis par le Bureau des programmes de l’enseignement primaire (BPEP). Quant aux frais des documents pédagogiques, le directeur provincial rassure : Ils seront distribués aussitôt que le ministère de l’Enseignement Secondaire les envoie.

Pour la question des parcelles, le chef d’antenne de l’Urbanisme à Ruyigi, Gilbert Karimanzira, souligne que le personnel enseignant est pléthorique. Par conséquent, il est difficile de satisfaire tout le monde. Il précise, cependant, qu’en 2009, des parcelles ont été octroyées à Sanzu IV. «D’ailleurs, ce quartier est surnommé quartier enseignant». Selon lui, le périmètre urbain est déjà saturé, mais un projet d’extension de la ville de Ruyigi est en étude. Et de conclure : « Peut-être que dans l’avenir ce problème sera résolu ».

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