Les textes primés dans le cadre du prix littéraire Rumuri prônent la bonne cohabitation, l’intégrité, la vérité, etc.
«Ce sont les vissicitudes de la vie qui ont servi de toile de fond aux cinq textes sélectionnés », fait savoir Domitien Nizigiyimana, critique des textes, version française, primés dans le cadre du prix littéraire Rumuri.
Inès Ornella Ngabire, lauréate, appelle à tourner le dos à la vengeance pour la bonne cohabitation. A travers son texte « N’oublie pas ta promesse », elle évoque une femme d’affaires, dénommée D. Nsengiyumva, dont la famille fut sauvagement décimée. Elle refuse de se venger et s’en remet à la dernière volonté de sa mère. Celle-ci insistait pour qu’elle ne se venge pas. En souvenir de la promesse faite à sa mère, elle s’obligera de signer un contrat d’affaires avec la personne qu’elle identifie tout de même comme le bourreau de son père.
« Faux pas », nouvelle d’Augustin Bimenyimana, deuxième prix, s’inspire de la parabole biblique de l’enfant prodigue. Il présente une mésaventure d’un jeune homme de la campagne qui trompe son père analphabète jusqu’à lui prendre la bagatelle de deux millions de Fbu. Il avance l’achat des livres appelés Facebook, WhatsApp, Twitter, Viber, etc. Il dit en avoir besoin pour ses études universitaires.
Sa mère naïve le soutient avec insistance.
L’argent en poche, l’aspirant universitaire va diriger ses pas vers la ville de Bujumbura. Aussitôt arrivé dans la capitale, il se dépouille de ce qui lui rappelle la campagne. Il change de vêtements et de coiffure. Même la démarche pour ressembler aux citadins. Aux filles qu’il drague, il leur dit qu’il habite les quartiers huppés, Kiriri notamment. Il ne regarde pas à ses dépenses.
En trois jours, il aura gaspillé tous ses deniers. Lundi matin, Il décide alors de retourner chez son père de qui il obtient le pardon.
Une littérature dénonciatrice
Yvan Hezagira, dans son texte, « Evasion et Péril », parle d’un jeune qui, après la mort de son père, est recueilli par une bande d’assaillants. Ceux-ci l’enrôlent et lui font subir un lavage de cerveau avec des coups de bâtons et du chanvre. Néanmoins, le jeune homme se gardera de verser du sang. Et ce en conformité avec la dernière parole de son père : « Ne salis jamais tes mains avec le sang des humains.» Il optera pour l’évasion et réussira une réintégration dans la société.
«Une veuve en désespoir », qui occupe la quatrième position, met en exergue une veuve, institutrice, qui s’investit pour la scolarité et la réussite de ses quatre enfants. Catherine leur inculque l’amour du travail. Sans cesse, elle leur répète que s’ils n’étudient pas très bien, ils n’auront pas d’emploi : « L’école est un véritable canal d’ascension social. »
Gloria, une born-again, est un mystère pour sa mère. Grâce à la culture d’échange instaurée au sein de sa famille, ils se fixent un rendez-vous un dimanche pour discuter du cas de la benjamine. Il n’aura pas lieu. La famille attendra Gloria, en vain. Catherine ira au lit avant que sa fille n’arrive.
Dans « Pourquoi pas moi », Jean Claude Ndayiragije crée une histoire de jalousie entre jeunes filles. Capitoline se sait laide. Elle s’invente une astuce pour faire croire à d’autres filles que de jeunes hommes sont nombreux à la draguer. Elle écrit elle-même des lettres dont elle est la destinataire. La découverte de ce mensonge la poussera au suicide par pendaison.
En plus des versions française et anglaise, Aminadab Havyarimana, initiateur du prix Rumuri, promet une version en kirundi avec la 3ème édition.
C’est difficile au Burundi de revenir sur les valeurs morales de verite. Les derniers evenemts qui ont secoue le pays ont prouve devant tous que tout le monde est menteur. Soit au nom de la souverainete nationale, au sujet de la Constitution, de la volonte du people, etc.